Le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, a accusé la RDC d’avoir fait échouer les pourparlers de paix de Luanda le samedi 5 octobre. Cette nouvelle accusation s’inscrit dans un climat de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, exacerbées par la présence des deux présidents à quelques mètres l’un de l’autre lors du sommet de la Francophonie, sans même échanger un mot.
La rencontre initialement prévue entre le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame n’a pas eu lieu. Le sommet de la Francophonie, qui se déroulait à Villers-Cotterêts, au nord de Paris, avait pour objectif de favoriser un rapprochement entre les deux nations voisines. Cependant, le président français Emmanuel Macron a dû se contenter de discussions séparées avec chacun des dirigeants, les exhortant à renouer le dialogue.
Le conflit entre la RDC et le Rwanda, principalement lié aux violences armées dans l’est de la RDC, perdure depuis des années. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, qui contrôlent une part importante du territoire congolais depuis 2021. Le sommet de l’OIF n’a fait qu’aggraver les tensions, notamment après le boycott par le président Tshisekedi de certaines sessions, en raison de l’absence de mention du conflit dans le discours d’ouverture d’Emmanuel Macron.
Malgré les efforts répétés de la communauté internationale, notamment de la France et de l’Angola, le rapprochement entre la RDC et le Rwanda reste extrêmement complexe. Les accusations mutuelles et l’échec des négociations de Luanda témoignent de la difficulté du processus de paix. L’Angola, en tant que médiateur, est encore loin d’obtenir un accord concret, laissant les perspectives de paix dans la région plus incertaines que jamais.
Lors du sommet de la Francophonie, les divergences entre les deux présidents étaient manifestes. Félix Tshisekedi a décidé de boycotter le huis clos des chefs d’État et a refusé de participer au déjeuner officiel, exprimant ainsi son mécontentement face au manque de reconnaissance internationale de la gravité de la situation dans l’est de son pays. Emmanuel Macron a finalement appelé au retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, sans pour autant réussir à obtenir des avancées significatives entre les deux dirigeants.
Les discussions de paix de Luanda, sous la médiation de l’Angola, avaient été perçues comme une lueur d’espoir pour la stabilisation de la région. Cependant, l’échec de ces négociations remet en question la possibilité d’une résolution à court terme. Les positions fermes des deux parties continuent d’alimenter la crise dans l’est de la RDC, impactant tragiquement des millions de civils pris dans les violences.