Le parti au pouvoir au Ghana, le New Patriotic Party (NPP), a perdu sa majorité au Parlement à seulement deux mois des élections prévues le 7 décembre. Désormais, l’Assemblée nationale est contrôlée par l’opposition, le National Democratic Congress (NDC), qui détient 136 sièges contre 135 pour le NPP. Cette situation rend les prochaines élections particulièrement serrées entre les deux principaux partis politiques du pays.
Ce changement de majorité est dû à la vacance de quatre sièges au Parlement, conformément à l’article 97 de la Constitution ghanéenne. Deux députés du NPP, un du NDC et un député indépendant ont quitté leur poste pour se préparer aux élections de décembre. Cela donne un avantage temporaire mais important à l’opposition, ce qui rend la gestion des affaires courantes plus difficile pour le gouvernement.
Cette nouvelle configuration arrive dans un contexte électoral tendu. Le président Nana Akufo-Addo, ainsi que Mahamudu Bawumia, qui est le candidat désigné pour la succession, doivent maintenant gérer un Parlement dominé par l’opposition. Cela complique la mise en place de plusieurs projets importants, comme la recherche de prêts internationaux ou l’adoption de lois sur l’énergie nucléaire et la protection de l’environnement. Le gouvernement risque de ne pas pouvoir faire avancer ces dossiers à cause de l’opposition renforcée.
Cette perte de majorité pourrait avoir de grandes conséquences pour l’élection présidentielle de décembre. Mahamudu Bawumia, actuellement vice-président, devra affronter un paysage politique très polarisé et une opposition renforcée. Le NDC, désormais majoritaire au Parlement, se trouve dans une position favorable pour contester le pouvoir en place et essayer de capitaliser sur la faiblesse actuelle du NPP.
Le NPP conteste la décision de rendre vacants les quatre sièges, estimant qu’elle n’est pas juste. Le parti a saisi la Cour suprême pour obtenir une nouvelle interprétation de l’article 97 de la Constitution, qui interdit aux députés de changer de parti tout en restant en fonction. Cette règle fait actuellement l’objet d’une grande controverse. En attendant la décision de la Cour, les membres du NPP ont décidé de boycotter les prochaines sessions parlementaires.
Avec des élections présidentielles imminentes et une opposition en force au Parlement, le Ghana est confronté à une période d’incertitude politique. Le NPP devra trouver des moyens de regagner la majorité et de renforcer sa crédibilité, que ce soit en mobilisant ses électeurs ou en clarifiant la situation sur le plan juridique. En attendant, le pays reste suspendu à la décision de la Cour suprême, qui pourrait changer les rapports de force avant le scrutin de décembre.