Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti de l’ancien président Idriss Déby Itno, qui soutient également son fils Mahamat Idriss Déby, a décidé de se présenter seul aux élections législatives et locales prévues le 29 décembre. Cette annonce, faite le mardi 22 octobre, a provoqué une grande surprise au sein de la coalition présidentielle Tchad Uni, qui regroupe près de 230 partis politiques. Beaucoup des alliés du MPS se sont montrés très déçus et ont réagi vivement à cette décision, qu’ils considèrent comme une trahison.
La décision du MPS de se présenter seul a mis en colère plusieurs partis qui avaient pourtant allié leurs forces pour l’élection présidentielle du 6 mai dernier. Des dirigeants comme Malloun Yoboïdé Djilaki, président du Parti Démocratique et Socialiste pour l’Alternance (PDSA), ont exprimé leur frustration, disant que cette rupture était la “fin de la coalition”. Djilaki a accusé le MPS de les avoir utilisés, puis laissés de côté après avoir atteint son but : faire élire Mahamat Idriss Déby. D’autres leaders, comme François Djekombé de l’Union sacrée pour la République (USPR), ont aussi critiqué cette stratégie, affirmant que le MPS voulait juste garder le pouvoir sans se préoccuper de ses anciens alliés.
La coalition Tchad Uni avait été formée pour soutenir la candidature de Mahamat Idriss Déby à la présidence. Le MPS avait réussi à convaincre près de 230 partis de se joindre à lui pour affronter des élections importantes. Mais après l’élection présidentielle, des tensions ont commencé à apparaître dans la coalition, surtout quand les discussions ont commencé sur les élections législatives. Pour certains membres, cette rupture prouve que la coalition était seulement une alliance temporaire, sans un véritable projet politique commun.
Du côté du MPS, la justification de cette séparation est que les élections législatives sont différentes de l’élection présidentielle. Mahamat Zene Bada, chef du MPS, a expliqué que chaque parti devait maintenant “compter sur ses propres forces” pour participer aux élections locales. Selon lui, l’objectif du MPS est de créer une assemblée forte pour légiférer efficacement, et la formation de coalitions purement électorales n’était pas l’idéal. Il a toutefois ajouté que des alliances pourraient toujours se reformer dans la future assemblée nationale.
Les perspectives pour les élections législatives au Tchad sont maintenant incertaines. Le MPS veut montrer sa force seul, tandis que les autres partis de la coalition vont devoir s’organiser indépendamment. Cela pourrait conduire à une compétition très tendue entre les anciens alliés, avec des conséquences sur la stabilité politique du pays. Avec les tensions à présent bien visibles au sein de Tchad Uni, les élections de décembre seront un vrai test pour comprendre les rapports de force politiques dans le pays.