Le gouvernement fédéral a annoncé une baisse des seuils d’immigration permanente, mais cela n’a pas suffi à calmer les tensions avec le Québec. Le Premier ministre François Legault et son équipe pensent que les nouveaux objectifs restent trop élevés pour préserver l’équilibre démographique du Québec au sein du Canada.
Jeudi, Justin Trudeau a présenté les nouveaux objectifs d’immigration. Le Canada prévoit maintenant d’accorder 395 000 résidences permanentes en 2025, au lieu des 500 000 initialement prévus, soit une baisse d’environ 20 %. Ce nombre continuera de diminuer pour atteindre 380 000 en 2026, puis 365 000 en 2027. Cependant, pour le gouvernement québécois, cette réduction est encore trop faible pour réduire la pression sur la province.
Depuis plusieurs mois, l’immigration est un sujet de désaccord entre Ottawa et le Québec. Le gouvernement Legault, désireux de préserver l’influence politique et culturelle de la province, demande des objectifs d’immigration plus bas que ceux fixés par Ottawa. Jean-François Roberge, le ministre québécois de l’Immigration, pense que des seuils trop élevés pourraient affaiblir la position du Québec au sein du Canada et nuire à son caractère distinct.
Malgré l’ajustement des chiffres, le gouvernement québécois reste sceptique. Jean-François Roberge a qualifié cette réduction de “pas dans la bonne direction”, mais a précisé que cela ne suffisait pas pour maintenir la place du Québec au sein du Canada. Le Premier ministre Legault a également exprimé ses doutes, estimant que cette baisse est trop modeste pour répondre aux préoccupations de la province.
L’avenir reste incertain concernant la résolution du conflit entre Ottawa et le Québec. Justin Trudeau prévoit également de réduire l’immigration temporaire, qui représentait en mars 6,5 % de la population canadienne, pour atteindre 5 % d’ici la fin de 2026. Ottawa attend toujours des propositions concrètes de la part du gouvernement québécois, mais les divergences de points de vue compliquent les négociations.
La question de l’immigration, qu’elle soit permanente ou temporaire, reste donc une source majeure de conflit entre Ottawa et Québec. Alors que Justin Trudeau appelle au dialogue, François Legault reste ferme sur la nécessité de protéger le poids et l’identité du Québec au sein du Canada. Trouver un équilibre entre l’accueil des nouveaux arrivants et la préservation de l’identité unique du Québec demeure un défi difficile à relever.