Au Mozambique, la situation est tendue car une grande manifestation est prévue pour ce jeudi 7 novembre, à l’appel de l’opposition. Depuis la semaine dernière, des protestations ont éclaté après les élections, causant 16 morts et plus de 100 blessés selon l’Association médicale du Mozambique. Venâncio Mondlane, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, a demandé à ses partisans de se rassembler massivement pour dénoncer ce qu’il appelle une fraude électorale.
Venâncio Mondlane a annoncé des blocages des principales avenues de la capitale, Maputo, et a promis de continuer les manifestations jusqu’à ce qu’ils obtiennent “la justice électorale”. Cette déclaration, faite dans une vidéo postée sur Facebook, inquiète beaucoup d’observateurs qui craignent que la police réagisse avec violence, comme cela a déjà été le cas. L’opposition accuse les forces de l’ordre de brutalités, et la tension reste élevée à l’approche de la manifestation.
Les tensions actuelles sont liées aux élections présidentielles du 9 octobre dernier, remportées par le parti au pouvoir, le Frelimo, qui dirige le pays depuis l’indépendance en 1975. Les résultats ont été contestés par l’opposition, qui les a qualifiés de frauduleux. Cela a déclenché des manifestations violentes et une répression brutale. L’Ordre des avocats du Mozambique a critiqué la façon dont les forces de sécurité ont géré les protestations, affirmant qu’elles agissaient “comme dans un conflit armé”.
Le gouvernement a reconnu que des “excès” avaient pu être commis par la police, mais il les a justifiés en disant que ces actions étaient proportionnelles aux violences des manifestants. Le ministre de la Défense, Cristóvão Chume, a averti que toute tentative de menacer l’ordre constitutionnel serait réprimée par l’armée. Cela laisse craindre une nouvelle intervention forte si la situation dégénère encore.
Face à la montée des tensions, de nombreux appels au calme ont été lancés. L’ancien président Joaquim Chissano a demandé le respect des procédures électorales dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, soulignant que forcer les résultats pouvait mener à une déstabilisation dangereuse du pays. De plus, plusieurs ambassades, notamment celles des États-Unis, de Grande-Bretagne et de Suisse, ont appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter l’État de droit.
En même temps que les tensions électorales, le Mozambique fait face à des restrictions d’accès à Internet et aux réseaux sociaux, ce qui complique la diffusion des informations et la communication entre manifestants. D’après l’organisme de surveillance Netblocks, l’accès au web reste limité, ce qui rend difficile pour les citoyens de s’organiser et de s’informer. Ce contexte soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression et à la transparence des événements en cours.