Amadou Ahidjo Babatoura, né en août 1924, devient le premier président de la république du Cameroun en mai 1960. Il a alors 36 ans. Eh oui, le Cameroun l’a déjà fait. Il avait trois ans de moins que Macron qui en avait 39 au moment où il est élu pour la première fois à la tête de la France.
On l’avait oublié: un homme 36 ans a déjà été président de la république au Cameroun. Cela est-il encore possible aujourd’hui? Pourquoi pas? Il faut de l’audace. Macron l’a fait en France comme Ahidjo hier.
Coïncidence pour coïncidence, Ahidjo avait démissionné du gouvernement de Mbida, le mettant en minorité. Ce qui lui a permis après de se positionner comme le nouvel homme fort. Macron a presque fait pareil. Il a démissionné du gouvernement Valls. Il a pris son indépendance vis-à-vis de son père Hollande qui n’avait plus d’autre choix que de renoncer à briguer un mandat supplémentaire.
De toutes façons, en politique qui veut aller loin est obligé de “tuer le père” (expression habituellement utilisée pour dire “prendre la place de son mentor”). Y a-t-il des tueurs de père au Cameroun (pas des assassins. Il ne s’agit pas de tuer physiquement svp. On se connaît dans ce pays)? J’en doute. Et pourtant c’est par-là aussi que ça devrait passer.
Mais le problème du pouvoir en Afrique est-il celui de l’âge des dirigeants ou celui de la compétence ? En réalité “un vieux” à la tête d’un pays devrait plutôt rassurer. Il agirait comme un bon père de famille. ” Un bon père “, voilà le mot. Malheureusement beaucoup n’ont jamais su l’être.
Un jeune alors? On serait tenté d’y croire. Les jeunes militaires arrivés récemment au pouvoir dans certains pays d’Afrique de l’ouest nous donnent sont-ils des raisons d’espérer ? Attendons de voir. Les errements politiques de Macron en France ne nous ont guère rassurés. Assimi Goita, au Mali, nous parle pourtant.
Finalement quelle est la bonne recette?