Le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, ainsi que tout le gouvernement, ont été démis de leurs fonctions par les autorités militaires. Cette décision a été annoncée à la télévision nationale par un décret signé par le chef de l’État, le général Assimi Goïta. Ce geste montre clairement que les militaires veulent garder le contrôle total des institutions du pays.
Selon le décret lu par le secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara, “les fonctions du Premier ministre et des membres du gouvernement prennent fin”. Cette annonce intervient dans un contexte de grande instabilité politique, marqué par des tensions entre le gouvernement de transition dirigé par Choguel Maïga et les militaires au pouvoir. Ce développement semble être une nouvelle étape dans la prise de contrôle de la scène politique par les forces armées, qui dirigent le pays depuis le coup d’État de 2021.
Ce limogeage survient après que Choguel Maïga ait récemment mis en garde contre “le risque de confusion et d’amalgame” entourant la période de transition actuelle au Mali. Ces déclarations traduisent les tensions croissantes entre les dirigeants civils et les militaires. De leur côté, les forces armées cherchent manifestement à consolider leur pouvoir, alors que les problèmes de sécurité continuent de s’aggraver et que les pressions internationales augmentent.
L’avenir du Mali devient de plus en plus incertain. Les autorités militaires ont promis de mener le pays vers des élections démocratiques, mais les tensions politiques et les bouleversements au sein du gouvernement pourraient retarder cette transition. Le pays fait face à une situation sécuritaire compliquée, marquée par des attaques de groupes armés et des conflits entre communautés. Le maintien du contrôle militaire semble rendre plus difficile une transition inclusive et pacifique.
Ces derniers mois, plusieurs acteurs politiques et civils ont exprimé leurs préoccupations face à l’impasse politique dans laquelle se trouve la transition malienne. Le limogeage de Choguel Maïga peut être interprété comme une tentative de l’armée d’écarter toute figure civile susceptible de contester son autorité. Cette décision pourrait également relancer les critiques de la communauté internationale, déjà inquiète quant à la direction que prend le processus de transition.
L’avenir politique du Mali semble désormais entre les mains des autorités militaires et dépendra des réactions de la population. Si les militaires continuent de s’accrocher au pouvoir, il reste à voir si cela pourra permettre au pays de sortir des crises qui le secouent depuis plus de dix ans. Les Maliens, quant à eux, espèrent voir des améliorations concrètes dans leur vie quotidienne, tant sur le plan politique que sécuritaire.