Au Burkina Faso, le gouvernement a décidé de geler, pour une durée de six mois renouvelables, les biens et ressources économiques de plus de cent personnes, accusées d’avoir participé à des activités terroristes. Ces personnes incluent des figures connues, comme l’ex-président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba, des anciens ministres, des journalistes, des militaires, ainsi que des bergers et des commerçants. En plus du gel de leurs biens, ces personnes ne peuvent pas quitter le pays pendant cette période.
L’ex-président Paul-Henri Sandaogo Damiba n’est pas le seul concerné. Parmi les autres, on trouve des anciens ministres des Affaires étrangères comme Djibrill Bassolé et Alpha Barry, ainsi que plusieurs militaires qui ont récemment été radiés de l’armée. Ces personnes sont accusées d’avoir soit participé à des actes de terrorisme, soit financé des groupes terroristes. Le gouvernement espère que ces sanctions économiques empêcheront les suspects d’accéder aux ressources qui pourraient être utilisées pour soutenir des activités terroristes.
Ces sanctions font partie de la lutte du Burkina Faso contre le terrorisme. Depuis plusieurs années, le pays fait face à une montée des attaques menées par des groupes jihadistes, ce qui a créé une grave crise sécuritaire. Le gouvernement essaie de couper les financements des terroristes en prenant des mesures strictes contre ceux qui sont soupçonnés de les aider, directement ou indirectement.
Le gouvernement prévoit que cette décision pourrait être prolongée si nécessaire, après les six mois initiaux. L’objectif est de dissuader tout soutien au terrorisme. Cependant, cette mesure soulève des questions sur les libertés individuelles et les droits des personnes concernées. Des controverses pourraient surgir si certaines des accusations s’avèrent fausses, ce qui mettrait en lumière des abus de pouvoir.
En plus des personnalités publiques, beaucoup de citoyens moins connus sont aussi visés par ces mesures. Parmi eux se trouvent des éleveurs, des cultivateurs, ainsi que des élèves et maîtres coraniques. Certains sont accusés de détenir des armes illégalement, d’association de malfaiteurs ou de complicité dans des actes terroristes. Cela montre que les autorités veulent empêcher tout soutien, même indirect, aux groupes armés, peu importe la notoriété des personnes impliquées.
Deux groupes terroristes sont également touchés par ces sanctions : le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au Grand Sahel. Selon l’arrêté du ministre de l’Économie et des Finances, Aboubacar Nacanabo, le gel des biens concerne tout ce qui pourrait servir à obtenir des fonds ou des services liés au terrorisme. C’est une nouvelle tentative du gouvernement burkinabè pour essayer de reprendre le contrôle de la situation sécuritaire qui reste très inquiétante.