Face aux défis économiques croissants et à la nécessité de renforcer sa sécurité alimentaire, le gouvernement burkinabé a annoncé la nationalisation de deux entreprises stratégiques : SOPROLAIT-SA, spécialisée dans le secteur laitier, et SOFAB, qui fabrique des aliments pour le bétail. Cette décision s’inscrit dans un effort plus large visant à garantir la production locale, stabiliser les filières alimentaires et protéger les investissements publics.
SOPROLAIT-SA, malgré les subventions reçues par l’État, n’a toujours pas atteint l’objectif de disposer d’une unité de production de lait fonctionnelle. Le gouvernement a ainsi décidé de nationaliser l’entreprise et de la remplacer par une nouvelle entité, FASO KOSAM. Cette dernière aura pour mission de produire du lait et des produits laitiers, de développer un approvisionnement pérenne en matières premières et de garantir la qualité de la production, tout en organisant un système de distribution efficace. SOFAB, de son côté, a été confrontée à des difficultés telles qu’une production à seulement 20 % de sa capacité, une baisse drastique de son chiffre d’affaires, et un surendettement compromettant son avenir.
Ces initiatives interviennent dans un contexte économique tendu où la question de la sécurité alimentaire se pose de manière urgente. Depuis plusieurs années, le Burkina Faso fait face à des défis alimentaires accrus par les crises sécuritaires et climatiques qui affaiblissent les capacités de production locale. La nationalisation de ces entreprises est donc perçue comme un moyen de répondre à cette urgence tout en stabilisant des filières cruciales pour l’économie burkinabé. Le secteur laitier et celui des aliments pour bétail constituent des piliers fondamentaux pour assurer une autosuffisance alimentaire à long terme.
Avec la création de FASO KOSAM et FASO GUULGO, le Burkina Faso entend dynamiser la filière agricole et soutenir le secteur de l’élevage. FASO GUULGO, qui remplacera SOFAB, jouera un rôle essentiel dans la stabilisation de la production d’aliments pour le bétail. Ce secteur est crucial pour le développement de l’élevage et pour la sécurité alimentaire nationale. La nationalisation est donc également une réponse visant à éviter la faillite de SOFAB et à préserver les emplois associés, tout en promouvant une production durable et de qualité.
Ces nationalisations traduisent la volonté de l’État burkinabé de se réapproprier des secteurs clés pour répondre aux besoins de la population et éviter une dépendance excessive aux importations. FASO KOSAM est censée pallier les insuffisances de SOPROLAIT-SA en matière de production laitière, avec l’objectif de développer une véritable industrie nationale du lait. Quant à FASO GUULGO, il s’agit d’un effort concerté pour relancer une industrie de l’alimentation animale capable de soutenir une agriculture locale diversifiée et résiliente.
Les autorités burkinabées, par ces mesures, cherchent à poser les bases d’une autosuffisance alimentaire solide. Si la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité à gérer efficacement ces nouvelles structures, elle représente néanmoins un espoir pour stabiliser et renforcer les filières agricoles et d’élevage. Le chemin vers la souveraineté alimentaire demeure semé d’embûches, mais cette initiative démontre une volonté politique de construire un avenir plus autonome et sécurisé pour le Burkina Faso.