En République démocratique du Congo (RDC), plus de 80 % de l’or extrait est vendu à un prix bien en dessous du cours mondial. Cette situation concerne surtout la mine de Kibali, qui est l’une des plus grandes du pays. Au premier trimestre de 2024, l’or de Kibali a été vendu à un prix moyen de 46 214,8 dollars par kilo, soit près de 20 000 dollars de moins par kilo que l’or vendu par DRC Gold Trading, une autre société minière.
Les dernières données de la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM) montrent que l’or extrait en RDC est souvent vendu en dessous du prix du marché international. La mine de Kibali, qui est contrôlée à 90 % par Barrick Gold et AngloGold Ashanti, a vendu son or à un prix moyen de 46 214,8 dollars le kilo au début de 2024. En comparaison, DRC Gold Trading, qui a succédé à Primera Gold, a vendu l’or collecté par les mineurs artisanaux du Sud-Kivu à 64 502 dollars le kilo. Même les artisans d’Ituri et du Nord-Kivu, qui exportent un or non raffiné, ont obtenu un prix plus élevé de 59 500 dollars le kilo.
Ces différences de prix ne datent pas d’aujourd’hui. En 2023, Primera Gold et les artisans vendaient leur or à des prix plus élevés, respectivement 59 509 dollars et 38 484,4 dollars par kilo, alors que Kibali vendait à 30 915,6 dollars par kilo. Cela représente des écarts de près de 30 000 dollars pour les artisans et de 10 000 dollars pour Primera Gold. Ces chiffres montrent que Kibali vend son or à des prix beaucoup plus bas, sans qu’il y ait une explication claire pour justifier cette différence.
Ces différences importantes dans la valorisation de l’or en RDC soulèvent beaucoup de questions. Pourquoi un projet aussi grand que celui de Kibali, géré par des entreprises majeures comme Barrick Gold et AngloGold Ashanti, vend-il son or à un prix aussi bas ? Cette situation inquiète à la fois les experts du secteur minier et les autorités du pays, qui se demandent si les ressources naturelles sont bien gérées et si les bénéfices sont utilisés pour le bien du pays.
La différence de prix entre l’or vendu par Kibali et celui vendu par les artisans pose aussi des questions sur la transparence de la gestion des ressources naturelles. Les organisations de la société civile et les experts du secteur minier demandent plus de clarté sur les contrats et les accords de vente. Selon eux, plus de transparence permettrait de maximiser les revenus pour l’État congolais et de réduire les inégalités entre les différents acteurs.
Pour résoudre cette situation, certaines personnes demandent une révision des stratégies de vente de l’or produit en RDC, afin de garantir une juste valeur pour les ressources naturelles. Les différences de prix montrent un manque d’organisation qui pénalise les bénéfices du pays et crée une concurrence injuste. Les autorités doivent envisager des réformes pour s’assurer que les ressources minières profitent davantage au développement économique du pays.