La Cour constitutionnelle du Gabon a validé, ce vendredi, l’adoption de la nouvelle Constitution, qui a été approuvée lors du référendum de mi-novembre 2024. Avec 91,64 % des votes en faveur, cette approbation marque une étape importante pour le retour au pouvoir des civils après le coup d’État d’août 2023. Le président de la Cour, Dieudonné Aba’a Owono, a confirmé les résultats, officialisant ainsi une nouvelle phase dans la transition politique du pays.
Le référendum de novembre a connu une participation de 54,18 %, légèrement plus élevée que les chiffres provisoires. Bien que le nombre d’inscrits et de votants définitifs soit inférieur à ceux annoncés initialement par le ministère de l’Intérieur, cela a légèrement réduit le pourcentage de votes pour le “oui” (91,64 % contre 91,80 % précédemment annoncé). Malgré ces ajustements, la validité du scrutin n’a pas été remise en question.
Ce référendum s’inscrit dans une période de transition politique suite au renversement du régime Bongo, qui avait dominé le Gabon pendant 55 ans. Le général Brice Oligui Nguema, qui a dirigé le coup d’État, a qualifié l’adoption de la nouvelle Constitution d’« étape historique » pour rétablir un gouvernement civil. L’ancien chef de la garde présidentielle avait promis d’organiser de futures élections pour permettre un retour au pouvoir civil.
Les prochaines étapes de cette transition incluent la préparation d’une élection présidentielle prévue pour août 2025, qui devrait marquer la fin de la période de transition. Avant cela, il est essentiel de réviser le code électoral pour garantir que les prochaines élections soient crédibles et transparentes. Le général Nguema, qui a laissé entendre qu’il pourrait se présenter à cette élection, a promis de faire évoluer le pays vers un « Gabon prospère et développé », en exploitant les ressources du pays.
La nouvelle Constitution apporte des changements importants, comme un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une seule fois, un régime présidentiel renforcé, et l’interdiction de la transmission héréditaire du pouvoir. La Constitution reconnaît aussi l’accession au pouvoir de la junte en instaurant une “fête de la libération” et exempte les acteurs du coup d’État de poursuites pour leurs actions entre le 29 août et l’investiture du général.
Enfin, certaines parties de cette Constitution ne pourront jamais être modifiées. Cela inclut la limitation à deux mandats présidentiels, l’élection au suffrage universel direct, et l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe. Ces mesures montrent la volonté du régime actuel de poser des bases solides pour l’avenir politique et social du Gabon.