L’opposition en Corée du Sud a entamé une procédure de destitution contre le président Yoon Suk-yeol. Ils l’accusent d’avoir violé la constitution après sa tentative d’imposer la loi martiale. Cette action est venue après la décision controversée de Yoon d’envoyer des troupes d’élite au Parlement, ce qui a été perçu comme une menace directe pour la démocratie. Les partis d’opposition ont présenté une motion officielle pour le destituer, plongeant ainsi le pays dans une crise politique sans précédent.
Le président Yoon a tenté de prendre le contrôle de l’Assemblée nationale en envoyant 250 soldats d’élite au Parlement. L’objectif était d’écarter toute opposition à ses mesures. Kim Seung-won, un député, a déclaré à la télévision que cette intervention était un “crime impardonnable”. De son côté, le parti au pouvoir a rejeté la motion de destitution, affirmant qu’il s’agissait d’une manœuvre politique de l’opposition.
Cette tentative de Yoon a provoqué une grande colère parmi la population. Des milliers de Sud-Coréens ont manifesté dans les rues de Séoul mercredi, exprimant leur indignation. Ils ont brandi des banderoles, allumé des bougies et chanté pour protester contre cette menace à la démocratie. Les manifestants ont expliqué qu’ils ne laisseraient pas leur pays retomber dans l’autoritarisme après près de quarante ans de réformes démocratiques.
Pour que la motion de destitution soit adoptée, elle doit obtenir une majorité des deux tiers au Parlement. Le vote pourrait avoir lieu dès vendredi. Si la motion est approuvée, la Corée du Sud entrera dans une période de transition politique incertaine. Le président Yoon, qui a été élu de justesse en 2022, se retrouve de plus en plus isolé, y compris au sein de son propre parti qui commence à prendre ses distances face à ses décisions controversées. La possibilité d’une nouvelle élection présidentielle est envisageable si Yoon est destitué.
Le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a proposé sa démission en prenant la responsabilité de la confusion causée par l’imposition de la loi martiale. Même les membres du parti de Yoon, Pouvoir au peuple, se sont distanciés de lui et ont exprimé leur désaccord face à ses récentes décisions. Cette situation a augmenté les tensions politiques dans le pays. La Confédération coréenne des syndicats a appelé à une grève générale pour obtenir la démission de Yoon.
L’économie sud-coréenne commence déjà à ressentir les effets de cette instabilité politique. La Bourse de Séoul a terminé mercredi avec une baisse de 1,4 %. La loi martiale n’avait pas été imposée depuis 1980, époque où des manifestations pro-démocratiques avaient été violemment réprimées. Pour beaucoup de citoyens, la tentative de Yoon évoque un retour aux jours sombres de l’histoire du pays, et rappelle à quel point il est important de protéger les acquis démocratiques.