Akinwumi Adesina, le président sortant de la Banque africaine de développement (BAD), a utilisé l’Africa Investment Forum organisé à Rabat pour encourager les investisseurs à travailler ensemble sous la direction de la BAD. Alors qu’il quittera son poste en 2025, Adesina veut faire de ses derniers mois une opportunité pour augmenter les investissements en Afrique.
Lors de la cérémonie d’ouverture de l’événement, Adesina a mis en avant les grandes opportunités économiques de l’Afrique. Il a parlé du potentiel du secteur agricole, qui pourrait atteindre une valeur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2030, ainsi que des besoins en infrastructures, qui représentent une opportunité d’investissement de 170 milliards de dollars par an. Adesina a également souligné l’importance de l’Afrique dans la transition énergétique mondiale, grâce à ses ressources naturelles abondantes.
Cette mobilisation se fait dans un contexte difficile. La BAD fait face aux effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine, qui ont réduit les capitaux internationaux disponibles pour l’Afrique. De plus, la perception souvent exagérée du risque lié aux investissements en Afrique continue de décourager de nombreux investisseurs. Pour remédier à cela, Adesina a renouvelé son appel pour créer une agence de notation africaine, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des agences de notation internationales comme Moody’s.
Malgré ces défis, Adesina a lancé des actions concrètes pour renforcer la BAD. En mai dernier, une augmentation historique du capital de la banque a été votée, bien que l’argent réellement mis à disposition soit encore limité. En 2024, la BAD a également émis une obligation de 750 millions de dollars pour renforcer ses capacités de financement, attirant l’attention de plus de 270 investisseurs. Ces initiatives montrent la détermination de la banque à soutenir le développement de l’Afrique, malgré les obstacles.
L’Africa Investment Forum de Rabat montre l’héritage que veut laisser Adesina. Créé en 2018, ce forum est devenu un lieu important pour rassembler les grands bailleurs de fonds et les investisseurs privés autour des projets clés sur le continent. Cette année, des projets comme le corridor de Lobito, qui relie l’Angola, la RDC et la Zambie, ainsi que le développement des infrastructures électriques au Mozambique, seront discutés. Ces projets visent à concrétiser les ambitions économiques de l’Afrique.
Alors que son mandat touche à sa fin, Adesina se réjouit de l’arrivée de la Banque arabe de développement pour l’Afrique (Badea) en tant que nouveau membre fondateur de l’Africa Investment Forum. Cette adhésion apporte un soutien supplémentaire à la BAD, renforçant les efforts faits sous la direction d’Adesina. Ce dernier espère que les initiatives lancées pendant ses dix années à la présidence continueront de prospérer et de bénéficier à tout le continent africain.