Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame sont attendus ce dimanche à Luanda pour un sommet crucial visant à relancer le processus de paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, cette rencontre intervient alors que les tensions entre les deux pays demeurent vives, exacerbées par l’activisme du groupe armé M23.
Joao Lourenço, mandaté par l’Union africaine pour faciliter le dialogue entre Kinshasa et Kigali, s’est montré optimiste lors d’une récente visite en Afrique du Sud. « Nous espérons aboutir à un accord de paix durable ou, à défaut, à une décision claire de le signer prochainement », a-t-il déclaré. Ce sommet pourrait marquer un tournant dans les relations tumultueuses entre les deux voisins, qui s’accusent mutuellement d’ingérence militaire et de soutien à des groupes rebelles.
Depuis novembre 2021, le M23, un mouvement rebelle soutenu par Kigali, s’est emparé de plusieurs territoires stratégiques dans l’est de la RDC. Ces régions, riches en ressources minières, sont le théâtre de conflits armés depuis plus de trois décennies. La ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, est aujourd’hui encerclée par les rebelles, exacerbant la crise humanitaire avec près d’un million de déplacés vivant dans des conditions précaires.
À Luanda, les discussions devraient aborder la mise en œuvre d’un document militaire, connu sous l’appellation de CONOPs, prévoyant la neutralisation des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) en 90 jours, ainsi que le retrait progressif des troupes rwandaises. Toutefois, la RDC insiste sur une action simultanée des deux opérations, dénonçant toute tentative de concessions unilatérales.
Les relations entre Tshisekedi et Kagame restent glaciales, comme en témoigne leur dernière rencontre à Paris en octobre. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, tandis que Kigali perçoit les FDLR, présentes en RDC depuis les années 1990, comme une menace persistante. En dépit de plusieurs cessez-le-feu et accords, la violence n’a cessé de s’intensifier ces dernières années.
Si les précédents accords ont souvent été brisés, ce sommet offre une nouvelle opportunité de tracer une voie vers la paix. Le rôle de médiateur joué par Joao Lourenço pourrait s’avérer crucial pour dépasser les méfiances mutuelles. Cependant, le défi reste immense : rétablir la confiance entre les deux pays tout en répondant aux aspirations de millions de Congolais pris au piège d’un conflit interminable.