En 2025, 44 pays africains sur 54 devraient enregistrer des taux de croissance supérieurs à ceux de 2024, selon un rapport de The Economist Intelligence Unit (EIU) publié le 11 décembre. Ce rebond économique serait alimenté par une série de facteurs, notamment la baisse de l’inflation, l’amélioration des conditions financières et l’augmentation des investissements étrangers. Ces pays devraient bénéficier également de la performance des secteurs des services et de l’industrie, renforçant les perspectives économiques du continent.
L’analyse souligne que l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) devrait être l’un des principaux moteurs de cette croissance, en particulier dans des secteurs clés comme les mines, l’énergie, la logistique, et les technologies. Les investissements en 2025 seront alimentés par l’intérêt croissant des puissances mondiales, telles que les États-Unis et la Chine, pour sécuriser l’accès aux ressources naturelles du continent, notamment les minéraux et métaux essentiels à la transition énergétique et numérique. Cette dynamique sera renforcée par des secteurs comme l’agro-industrie, les technologies financières et l’industrie pharmaceutique.
L’Afrique a connu des défis majeurs au cours des dernières années, notamment des déséquilibres économiques et une dette souveraine en hausse. Cependant, l’Afrique a vu un soutien croissant, tant de la part d’acteurs internationaux comme le FMI que des initiatives intra-régionales visant à stimuler les échanges commerciaux. Le rapport met en lumière l’amélioration du commerce mondial et le renforcement des échanges intra-africains comme des éléments clés ayant permis à ces pays de se redresser après plusieurs années difficiles.
Le rapport envisage un avenir économique stimulant pour 2025, avec un fort développement des secteurs stratégiques. Toutefois, la croissance ne sera pas uniforme à travers le continent. Si certains pays, comme le Sénégal, le Rwanda, ou l’Éthiopie, devraient connaître une forte croissance, d’autres, engagés dans des réformes structurelles soutenues par le FMI, pourraient faire face à des défis macroéconomiques persistants. Ces pays devront notamment gérer une inflation élevée et les effets négatifs du changement climatique, qui risquent de freiner leurs progrès.
La concurrence internationale pour l’exploitation des ressources africaines devrait se renforcer, en particulier entre les États-Unis et la Chine. Ces grandes puissances mondiales intensifient leur présence économique sur le continent, notamment dans les secteurs des hydrocarbures, des mines et des énergies renouvelables. Les pays du Golfe arabe, également, devraient continuer à jouer un rôle clé en développant des hubs logistiques majeurs. Ces investissements sont perçus comme essentiels pour la transition énergétique de l’Afrique, tout en soutenant sa position sur la scène économique mondiale.
Malgré les opportunités offertes par l’afflux d’investissements et la croissance de certains secteurs, l’Afrique devra faire face à des défis structurels importants. Les réformes économiques soutenues par le FMI dans de nombreux pays pourraient ne pas suffire à atténuer les risques de troubles sociaux, les tensions géopolitiques, et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Pour que cette dynamique de croissance soit durable, l’Afrique devra également veiller à la diversification de ses économies et à l’amélioration de son climat d’affaires, tout en répondant aux besoins de sa population croissante.