Cyril Ramaphosa, président de la République d’Afrique du Sud, a affirmé que le continent africain doit jouer un rôle de premier plan dans la résolution des conflits mondiaux. Lors d’une réunion avec son homologue angolais, en visite d’État à Pretoria, il a souligné l’importance du multilatéralisme dans la gestion des crises internationales et a insisté sur la nécessité pour les pays africains d’être moteurs dans le règlement pacifique des conflits.
Ramaphosa a affirmé sa conviction selon laquelle la diplomatie multilatérale est essentielle pour maintenir la paix et relever les défis mondiaux, notamment ceux liés aux conflits armés et au changement climatique. Il a rappelé que le multilatéralisme doit rester au centre des affaires internationales, offrant une plateforme de dialogue et de coopération entre les nations. Ce discours s’inscrit dans une volonté de renforcer l’engagement de l’Afrique dans les instances internationales, notamment en matière de sécurité et de gouvernance mondiale.
L’Afrique, historiquement affectée par des conflits internes et externes, a longtemps plaidé pour une plus grande représentation sur la scène internationale. La question du Conseil de sécurité de l’ONU est un enjeu crucial pour le continent, qui revendique une voix permanente dans cette instance. Ramaphosa a réitéré sa position selon laquelle le Sud global, et particulièrement l’Afrique, doit disposer d’une représentation permanente, pour mieux défendre ses intérêts et participer activement aux décisions qui façonnent l’avenir du monde.
Le président sud-africain a également mis en lumière la nécessité de réformer les institutions mondiales, y compris le Conseil de sécurité de l’ONU. Selon lui, cette réforme devrait non seulement garantir une représentation équitable du Sud global, mais aussi permettre une prise de décision plus inclusive et plus juste sur des enjeux mondiaux comme la paix, la sécurité et le climat. Dans cette optique, il a souligné l’importance d’une approche de gouvernance mondiale plus représentative des réalités contemporaines.
Dans le cadre de son engagement pour la paix, Cyril Ramaphosa a évoqué l’initiative de paix en Ukraine lancée en mai 2023. L’Afrique du Sud, à travers cette initiative soutenue par la Fondation Brazzaville, a proposé un plan en dix points visant à mettre fin au conflit en Ukraine par des moyens diplomatiques. Bien que cette proposition ait été rejetée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, elle a permis de souligner le rôle potentiel de l’Afrique dans la facilitation du dialogue entre les parties en conflit.
L’engagement de l’Afrique dans la résolution des conflits mondiaux comporte des défis considérables. Le manque de pouvoir de décision des pays africains dans les grandes institutions internationales, la rivalité des puissances mondiales et la complexité des crises contemporaines posent des obstacles à la pleine réalisation de cette vision. Toutefois, le leadership de l’Afrique dans la promotion du multilatéralisme pourrait offrir de nouvelles opportunités pour un rôle plus actif du continent dans les affaires mondiales.