Le général Abdourahamane Tiani, président de la transition au Niger, a annoncé ce jour le retrait définitif des États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision qu’il qualifie d’« irréversible », issue d’une réflexion approfondie et partagée avec les partenaires du Burkina Faso et du Mali.
Selon le général Tiani, ce retrait symbolise une démarche de reconquête de la souveraineté pleine et entière pour les trois pays de l’AES. Il a souligné que cette indépendance est essentielle pour garantir leur sécurité et leur développement. La CEDEAO, accusée d’être instrumentalisée par des puissances étrangères, aurait, selon lui, dévié de ses objectifs initiaux, devenant un outil de pression plutôt qu’un espace de coopération.
Cette rupture intervient dans un climat tendu entre l’AES et la CEDEAO, marqué par des sanctions économiques et des menaces d’interventions militaires après les récentes prises de pouvoir au Niger, au Burkina et au Mali. Ces pays reprochent à la CEDEAO de servir davantage les intérêts occidentaux que ceux des populations ouest-africaines, exacerbant ainsi les divisions dans la région.
Malgré cette décision, le général Tiani a assuré que l’AES continuera à entretenir de bonnes relations avec les autres pays africains et les partenaires internationaux. En réaffirmant leur engagement pour la paix et la coopération, il a tenu à rassurer sur l’absence de chaos économique ou diplomatique suite à ce retrait.
Dans son discours, le président Tiani a exhorté les Nigériens à avoir confiance en leur gouvernement et en l’AES, rappelant que toutes les dispositions seront prises pour garantir la stabilité et répondre à d’éventuelles difficultés. Il a également appelé à l’unité des peuples pour faire face aux défis communs de la région.
Ce retrait s’inscrit dans une stratégie plus large de repositionnement politique et économique des pays de l’AES, qui cherchent à créer une dynamique propre, éloignée des influences extérieures. Le général Tiani a conclu en insistant sur l’opportunité de cette démarche pour bâtir une Afrique de l’Ouest souveraine et solidaire.