Un incendie d’une rare intensité a détruit, mercredi, une partie du parlement libérien à Monrovia, la capitale. Ce sinistre intervient au lendemain de manifestations contre la destitution controversée de Jonathan Fonati Koffa, président de la Chambre.
Les manifestations, qui avaient initialement un caractère pacifique, ont dégénéré lorsque des manifestants ont franchi une barrière de sécurité près du parlement. Selon l’inspecteur général de la police nationale, Gregory Coleman, des jets de pierres ont ciblé les forces de l’ordre, entraînant une riposte avec des gaz lacrymogènes. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés lors de ces affrontements.
La destitution de Jonathan Fonati Koffa est au cœur de cette crise. Accusé de corruption et de mauvaise gestion budgétaire par ses opposants, cet homme politique cristallise les divisions au sein du paysage politique libérien. Depuis plusieurs mois, deux blocs politiques rivaux s’affrontent, plongeant le pays dans une impasse institutionnelle.
La CEDEAO et l’ambassade des États-Unis à Monrovia ont rapidement réagi, dénonçant les violences survenues entre la police et les manifestants. Dans des communiqués séparés, ils ont appelé à un retour au dialogue pour éviter une escalade. Le président Joseph Boakai, en visite sur les lieux du drame, a condamné fermement cette “destruction gratuite” du parlement.
Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer l’origine exacte de l’incendie. Si les flammes ont été maîtrisées grâce à l’intervention rapide des pompiers, les dégâts matériels restent importants. Des vidéos, largement relayées sur les réseaux sociaux, montrent des flammes ravageant le bâtiment et une épaisse fumée noire obscurcissant le ciel de Monrovia.
Ce nouvel épisode souligne un climat social tendu au Liberia, où les frustrations liées à la gouvernance et aux tensions politiques prennent de plus en plus d’ampleur. Alors que les forces de sécurité affirment n’avoir utilisé que des moyens non létaux pour disperser les manifestants, certains témoignages contradictoires alimentent la défiance envers le gouvernement. La situation reste incertaine, laissant craindre une reprise des violences.