La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Madagascar a annoncé, ce mardi 24 décembre, les résultats provisoires des élections municipales. La coalition présidentielle IRMAR sort gagnante dans cinq des six principales villes du pays, notamment dans la capitale Antananarivo. Ce succès s’étend également à Tuléar, Mahajunga, Fianarantsoa et Tamatave, où les candidats soutenus par le pouvoir l’emportent avec des marges plus ou moins significatives.
Face à ces résultats, la principale coalition de l’opposition, Firaisankina, a vivement réagi, dénonçant un processus électoral entaché d’« irrégularités et de fraudes massives ». À Tamatave, Roland Ratsiraka, figure de l’opposition, a saisi le tribunal, évoquant des menaces et des cas de votes doubles. À Antananarivo, Tojo Ravalomanana, défait par la candidate du pouvoir, dénonce quant à lui des bulletins précochés dans sa requête déposée auprès des autorités compétentes.
Ces élections municipales s’inscrivent dans un climat politique marqué par une polarisation exacerbée entre la coalition au pouvoir et une opposition mobilisée. La tenue du scrutin a été suivie de près, notamment en raison de l’importance stratégique des grandes villes, considérées comme des bastions politiques influents. Les accusations d’irrégularités électorales ne sont pas une première à Madagascar, où des contestations similaires ont marqué les scrutins récents.
Pour l’opposition, ces élections municipales ne sont qu’une étape dans la lutte pour affirmer sa présence sur l’échiquier politique. La contestation judiciaire des résultats pourrait avoir des répercussions sur la stabilité politique du pays, mais également sur la crédibilité du processus électoral. Si certains recours sont acceptés, ils pourraient entraîner des recomptages ou des annulations partielles, remettant en question la légitimité des élus proclamés.
Malgré les accusations, la coalition IRMAR consolide sa position dans le paysage politique malgache. Ses victoires dans des villes clés comme Antananarivo et Tamatave renforcent son contrôle sur des zones stratégiques, lui permettant d’asseoir son influence à l’approche des prochains scrutins. Toutefois, les critiques émises par l’opposition pourraient ternir cette victoire et affaiblir l’image du pouvoir sur la scène internationale.
Seule lueur d’espoir pour Firaisankina, la réélection de Jean-Luc Djavojozara à la mairie de Diego Suarez, avec une confortable avance. Ce succès symbolique offre à l’opposition une base locale solide et pourrait servir de tremplin pour ses prochaines batailles politiques. Cependant, face à une coalition présidentielle renforcée, Firaisankina devra redoubler d’efforts pour faire entendre sa voix dans un contexte politique toujours plus tendu.