Le Rwanda s’apprête à administrer les premières doses du CAB-LA, un médicament préventif contre le VIH recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2022. Ce traitement, déjà introduit en Zambie plus tôt cette année, sera disponible d’ici la fin de l’année à Kigali.
Contrairement aux pilules PrEP, à prendre quotidiennement, le CAB-LA se présente sous forme d’injections administrées tous les deux mois, offrant une solution moins contraignante. Le docteur Basile Ikuzo, directeur de l’unité de prévention contre le VIH au Rwanda, explique que ce choix vise à améliorer l’adhésion au traitement. « Les oublis de doses sont fréquents avec les PrEP orales, ce qui réduit leur efficacité. Les injections offrent un espoir d’améliorer la prévention et de réduire les stigmas liés au VIH », précise-t-il.
Au Rwanda, le taux de prévalence du VIH est stabilisé à 3 % grâce à des efforts de prévention intensifs. Depuis 15 ans, le pays a réduit de moitié les nouvelles infections, selon le ministère de la Santé. Plus de 10 000 personnes, principalement issues de communautés à risque, bénéficient actuellement d’un traitement PrEP.
Les injections de CAB-LA seront introduites progressivement, en débutant par deux établissements de Kigali. « Nous prévoyons de commencer avec environ 1 000 doses et de suivre les résultats sur un an », explique le docteur Ikuzo. Si l’acceptabilité est confirmée et les résultats positifs, le programme pourrait être étendu à d’autres régions du pays.
L’objectif de cette initiative est non seulement d’améliorer l’efficacité du traitement, mais aussi de répondre aux défis sociaux et logistiques liés à la prévention du VIH. En réduisant la fréquence des prises, le CAB-LA pourrait aider les patients à maintenir leur traitement et à éviter les ruptures thérapeutiques.
L’introduction du CAB-LA s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement du système de santé au Rwanda. Le pays, souvent cité en exemple pour sa gestion des enjeux sanitaires, continue de miser sur des innovations pour protéger ses populations les plus vulnérables face au VIH.