C’est le Nigérien, Abdourahmane Moussa qui a remporté ce lundi 16 la finale Elite Classique, une des épreuves reines de la compétition : le duel entre deux joueurs. Ainsi, le nouveau champion d’Afrique de Scrabble classique s’est imposé face au Burkinabè Athanase Tapsoba.
Gestuelle très théâtrale pour piocher chacun son tour sept lettres. Dans une pièce isolée, sous l’œil d’un arbitre et de deux cameramen, les finalistes rivalisent de stratégie pour fermer le jeu sur la grille devant eux.
Dans la salle attenante, la partie est retransmise sur un grand écran de télévision. Entre spectateurs passionnés, les commentaires de match deviennent des débats savants : « ARE, c’est un préfixe ».
Applaudi mais déçu, le Burkinabè Athanase Tapsoba rêvait de l’or pour son pays meurtri par le terrorisme : « Si je l’avais remporté, j’allais rendre fière aussi la population burkinabè. On manque de moments de joie. Mais le Niger et le Burkina, c’est la même famille et nous vivons la même situation. Et je pense que, malgré une médaille d’argent, mon pays peut être fier aussi. J’ai fait ce que j’ai pu. Malheureusement, la chance ne m’a pas souri et je n’ai pas pu remporter le titre pour mon pays. »
Vainqueur en deux manches, le Nigérien Abdourahmane Moussa, qui a découvert le Scrabble à Zinder, ne s’imaginait pas porter un jour le titre de champion d’Afrique : « C’est vraiment ineffable. Je n’ai pas les mots, parce que, étant tout petit, j’étais tellement obnubilé par la langue française. Je cherchais à savoir tout ce qui se dit en français, tout ce qui s’écrit. On attendait cela depuis fort longtemps. »
Pas de mots pour le dire, mais tous les mots qu’il fallait en tout cas pour gagner. Ce mardi, on connaîtra le pays qui aura remporté le plus de points toutes catégories confondues.