Mercredi 8 janvier, une attaque violente a frappé l’enceinte de la présidence tchadienne à Ndjamena. Des images de vidéosurveillance diffusées le lendemain montrent des hommes armés de lances et de machettes s’en prendre à la garde présidentielle. L’assaut, que le président Mahamat Idriss Déby qualifie de tentative d’assassinat, a coûté la vie à deux soldats.
Les assaillants ont réussi à pénétrer le complexe présidentiel après avoir mis en déroute les gardes, en infériorité numérique. Cependant, selon les autorités, la riposte a été fulgurante : dix-huit des assaillants ont été abattus et six autres faits prisonniers. Le président a salué le « courage et la vigilance » de sa garde, affirmant que cette tentative n’a pas compromis la sécurité de l’institution.
Cet épisode intervient dans un climat politique déjà marqué par de vives tensions au Tchad. Mahamat Idriss Déby, qui a pris la tête du pays en avril 2021 après le décès de son père Idriss Déby Itno, fait face à des défis multiples : transition politique contestée, montée des revendications sociales et pressions internationales pour le respect des engagements démocratiques.
À la suite de l’attaque, les appels à l’unité se multiplient. Des figures politiques, comme l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké, ont exprimé leur soutien au président. Le chef du gouvernement, Allamaye Halina, a exhorté les Tchadiens à rester solidaires face à ce qu’il qualifie d’« acte lâche et irresponsable ».
Le gouvernement minimise l’ampleur de l’attaque. Abderamane Koulamallah, porte-parole du gouvernement, a qualifié les assaillants de « pieds nickelés » et assuré que la sécurité de l’État n’a jamais été en péril. Cependant, les témoignages des assaillants capturés pourraient éclairer davantage sur l’origine et les objectifs de cette opération.
Si l’attaque n’a pas atteint son but, elle soulève des questions cruciales sur la sécurité autour du président et les tensions sous-jacentes au sein de la société tchadienne. Alors que le pays est engagé dans un processus de transition incertain, cet événement rappelle les défis sécuritaires et politiques auxquels le Tchad demeure confronté.