Daniel Chapo, le nouveau président du Mozambique, a pris ses fonctions le 15 janvier 2025. Il a été confirmé vainqueur de l’élection présidentielle du 9 octobre par le Conseil constitutionnel. Cependant, cette prise de pouvoir est marquée par des contestations importantes de la part de l’opposition et de certaines organisations de la société civile.
Malgré sa victoire officielle, Daniel Chapo est loin de faire l’unanimé. Dans la capitale, Maputo, ses opposants continuent de soutenir Venancio Mondlane, son principal adversaire. Mondlane, rentré d’exil, affirme qu’il est le véritable gagnant et a organisé sa propre cérémonie symbolique de prête-serment. Dans certains quartiers de la capitale, son nom est plus répandu que celui de Chapo, soulignant le rejet populaire envers le nouveau président.
Le contexte politique au Mozambique est compliqué. Depuis son indépendance en 1975, le pays est dirigé par le Frelimo, mais des divisions internes affaiblissent le parti. Contrairement à ses prédécesseurs, qui avaient une grande expérience militaire ou politique, Daniel Chapo est considéré comme un choix surprenant. Certains analystes pensent qu’il a été choisi parce qu’il est facile à contrôler.
Avec ses 47 ans, Chapo représente une nouvelle génération de leaders. Contrairement aux présidents précédents, il n’a pas participé à la guerre civile (1975-1992). Il présente son mandat comme celui du dialogue et de l’unité nationale. Pourtant, son parcours inhabituel, allant de présentateur radio à gouverneur, fait douter de ses capacités à gérer un pays en crise.
Pour regagner la confiance des Mozambicains, Chapo met en avant ses origines modestes et affirme comprendre les problèmes des citoyens. Il raconte souvent qu’il a vendu des fruits dans la rue pour financer ses études. Mais son appartenance au Frelimo reste un obstacle dans un pays où beaucoup souhaitent un vrai changement. Des experts, comme José Lourenço de l’université Eduardo Mondlane, doutent de sa capacité à répondre à ces attentes.
Les tensions persistent. Des groupes de la société civile ont demandé à l’Union africaine de ne pas reconnaître cette élection controversée. Avec une opposition forte et une population désireuse de changement, les premiers mois du mandat de Chapo s’annoncent difficiles. L’avenir du Mozambique reste incertain, entre espoirs de réforme et craintes de stagnation.