Dans un discours d’adieu prononcé le mercredi 15 janvier, Joe Biden, président sortant des États-Unis, a adressé un message grave au peuple américain. Il a alerté sur une menace grandissante : la formation d’une « oligarchie », incarnée par une concentration de pouvoir aux mains de quelques ultra-riches, dont l’influence pourrait compromettre les fondements démocratiques du pays.
Devant le Bureau ovale, Joe Biden a dénoncé un « complexe technologico-industriel » qui, selon lui, menace la démocratie. Sans nommer directement ses cibles, il a clairement fait allusion à son rival, le président élu Donald Trump, ainsi qu’à des figures majeures de la tech comme Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg. Ces derniers, alliés de Trump, sont devenus des acteurs incontournables dans la sphère politique et économique, suscitant des inquiétudes quant à leur influence grandissante.
Ce discours s’inscrit dans la continuité d’une tradition politique américaine. Joe Biden a fait référence au discours d’adieu de Dwight Eisenhower en 1961, qui mettait en garde contre le « complexe militaro-industriel ». Aujourd’hui, c’est le domaine technologique qui semble cristalliser les craintes. Cette prise de parole intervient à un moment de transition politique tendu, marqué par l’élection de Donald Trump et un climat de polarisation croissante.
Joe Biden a esquissé des réformes nécessaires pour contrer ces menaces : réforme du code des impôts, régulation du financement électoral et des mandats à la Cour suprême. Ces propositions, en opposition avec les positions de Trump, visent à renforcer les garde-fous démocratiques et à limiter l’influence des grandes fortunes. Toutefois, leur mise en œuvre semble incertaine dans un contexte de division politique.
Le président sortant a également défendu son bilan, rappelant que son administration a permis au pays de surmonter la pandémie de Covid-19, de créer 17 millions d’emplois et de relancer la production industrielle nationale. Malgré ces succès, Joe Biden reste impopulaire, comme l’indiquent les derniers sondages. Il a néanmoins insisté sur les avancées dans les domaines de la santé, des infrastructures et du soutien à l’Ukraine, qu’il considère comme des acquis durables.
Dans les derniers instants de son discours, Joe Biden a dressé un testament politique empreint de convictions. Il a plaidé pour une réforme constitutionnelle et une limitation des privilèges présidentiels, estimant que ces changements sont indispensables pour préserver la démocratie. Alors que Donald Trump s’apprête à entrer en fonction, ces paroles résonnent comme un avertissement face aux défis qui attendent la nation.