La République démocratique du Congo (RDC) cherche à rééquilibrer les forces dans son secteur minier dominé par la Chine, qui contrôle 80 % des exploitations. Face à ce déséquilibre, Kinshasa explore de nouveaux partenariats internationaux pour renforcer sa souveraineté économique et mieux contrôler les richesses stratégiques de son sous-sol.
Lors d’une conférence minière à Riyad, Marcellin Paluku, directeur de cabinet adjoint au ministère des Mines, a indiqué que le gouvernement congolais souhaite ouvrir la voie à des collaborations avec des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Inde ou encore l’Union européenne. Cette diversification vise à limiter les risques liés à la dépendance envers un seul acteur, en l’occurrence la Chine, largement implantée dans les secteurs clés du cuivre et du cobalt.
Depuis des années, la Chine a tissé un réseau d’influence considérable dans le secteur minier congolais. Des entreprises comme CMOC et Zijin Mining contrôlent des mines stratégiques, faisant du pays un rouage essentiel pour la transition énergétique mondiale. Ces minerais – cobalt, cuivre, mais aussi zinc, germanium ou encore diamants – sont devenus des ressources convoitées à l’échelle internationale, plaçant la RDC au cœur des rivalités économiques mondiales.
En octobre 2024, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, avait déjà annoncé l’intention de la RDC d’attirer des investisseurs plus diversifiés, citant notamment les Émirats arabes unis. Ces initiatives visent à bâtir un écosystème économique moins vulnérable aux variations politiques ou commerciales, tout en augmentant la valeur ajoutée locale des exploitations minières.
Cependant, cette volonté de diversification se heurte à des défis structurels. Les contrats miniers actuels avec la Chine, souvent critiqués pour leur opacité, devront être révisés ou rééquilibrés. En outre, la mise en place d’un cadre juridique attractif pour de nouveaux investisseurs est essentielle pour garantir le succès de cette stratégie.
Si la RDC parvient à diversifier ses partenariats, elle pourrait transformer son secteur minier en moteur de croissance économique durable. Toutefois, cette ambition nécessite des réformes profondes et un leadership déterminé pour assurer que les richesses du sous-sol profitent davantage à la population congolaise. L’avenir du pays dépendra donc de sa capacité à se positionner comme un acteur stratégique sur la scène internationale, tout en consolidant sa souveraineté.