Le gouvernement fédéral a réduit de moitié les quotas d’immigration alloués au programme des candidats provinciaux, passant à 4 750 places pour le Manitoba en 2025. Cette décision, perçue comme un frein au développement économique et démographique de la province, suscite de vives inquiétudes parmi les responsables locaux et les entreprises.
Le programme des candidats provinciaux, essentiel pour attirer des travailleurs qualifiés, permet également à ces derniers de venir accompagnés de leurs familles. Selon Malaya Marcelino, ministre provinciale de l’Immigration, cette réduction risque d’aggraver les pénuries de main-d’œuvre déjà persistantes. Les entreprises locales, confrontées à des difficultés croissantes pour pourvoir leurs postes vacants, craignent un impact négatif sur leur activité.
Cette décision fédérale s’inscrit dans un plan national visant à stabiliser la croissance démographique et à atténuer les pressions sur le marché du logement, principalement dans les grandes villes. Toutefois, la ministre Marcelino a dénoncé une approche uniforme qui ignore les besoins spécifiques du Manitoba, une province où les pénuries de main-d’œuvre sont critiques et où les enjeux liés au logement sont moins préoccupants.
Le Manitoba avait pourtant anticipé cette réduction et tenté d’y remédier. En janvier, la ministre Marcelino avait demandé une augmentation du quota, visant 12 000 nominations pour combler les besoins en travailleurs qualifiés. Malgré ces efforts, le gouvernement fédéral a maintenu sa décision, mettant en lumière les tensions entre Ottawa et les provinces sur la gestion de l’immigration.
Créé en 1998 au Manitoba et repris depuis par d’autres provinces, le programme des candidats provinciaux reste une pierre angulaire de la politique migratoire régionale. En 2024, plus de 70 % des immigrants du Manitoba provenaient de ce dispositif, illustrant sa vitalité pour répondre aux besoins économiques locaux. La province perçoit également des revenus directs via des frais de candidature, renforçant son intérêt pour ce programme.
Face à cette réduction, la ministre Marcelino a déjà annoncé son intention de plaider pour une révision des quotas en 2025. Elle envisage également de demander au gouvernement fédéral de rediriger une plus grande part des immigrants économiques acceptés vers le Manitoba. Reste à voir si ces efforts permettront de compenser l’impact de cette mesure, qui pourrait durablement affecter l’économie et la démographie de la province.