Face à l’intensification des combats dans la province du Nord-Kivu, l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) exhorte la population à garder son calme. Cette déclaration intervient alors que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) continuent de progresser sur plusieurs fronts stratégiques.
Dans un communiqué publié mardi, le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, a précisé que des combats acharnés se déroulent dans plusieurs zones clés du Nord-Kivu, notamment au sud du territoire de Lubero, dans les hauteurs de Sake, ainsi qu’à Nyiragongo. La situation est également critique dans la cité de Minova, à la frontière avec le Sud-Kivu, qui est tombée aux mains des rebelles mardi. En parallèle, la cité de Bweremana a également été prise, accentuant la pression sur les forces armées de la RDC.
Ces avancées rebelles exacerbent une crise humanitaire déjà critique dans la région. Selon la société civile du Sud-Kivu, plus de 6 000 personnes réfugiées à Minova depuis des mois sont directement touchées par les récentes attaques. Beaucoup ont fui les affrontements en empruntant des embarcations ou tout autre moyen disponible, cherchant à échapper à la violence omniprésente.
La proximité des combats avec la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, inquiète également les observateurs. Des détonations d’artillerie lourde ont été entendues à l’ouest de la ville, notamment vers Sake, considéré comme un point stratégique crucial pour la sécurité de Goma. Les affrontements dans cette zone ont causé des blessures chez des civils, touchés par des éclats de bombes tirées depuis les zones de combat.
Dans son communiqué, l’armée congolaise a affirmé avoir pris des mesures pour contrer les avancées des rebelles. Elle appelle à la vigilance face à la propagation de fausses informations relayées sur les réseaux sociaux par l’ennemi. L’objectif reste de « barrer la route à l’agresseur et ramener la paix dans la partie orientale » du pays.
Les affrontements avec le M23 ne sont pas un épisode isolé, mais s’inscrivent dans une longue histoire de conflits dans l’est de la RDC. Cette situation met en lumière les défis persistants liés à la stabilisation de cette région riche en ressources naturelles mais minée par des tensions ethniques et des enjeux géopolitiques complexes.