L’instabilité persistante en République démocratique du Congo (RDC) permet à des acteurs étrangers de profiter illégalement de ses ressources minières. Selon Lubinda Haabazoka, directeur de la Graduate School of Business de l’université de Zambie, des puissances économiques tirent parti de la situation chaotique du pays pour introduire ces minerais dans les circuits commerciaux mondiaux.
D’après l’expert, certains pays et entreprises internationales bénéficient directement du désordre en RDC. Ces ressources, essentielles à la fabrication de téléphones, d’ordinateurs et de voitures électriques, sont extraites illégalement puis exportées via des intermédiaires. Des entreprises comme Microsoft et IBM, ainsi que des États comme les États-Unis et Taïwan, profitent de cette situation.
Cette exploitation rappelle les méthodes utilisées pendant la colonisation, où l’Afrique était privée du contrôle de ses propres richesses. Aujourd’hui encore, la RDC ne profite pas pleinement de ses ressources naturelles, car des intérêts étrangers manipulent les conflits internes pour maintenir le pays dans un état de dépendance.
Pour Lubinda Haabazoka, il est essentiel que la RDC renforce son gouvernement afin de mieux protéger ses ressources. Un leadership stable permettrait de réguler le secteur minier et de limiter l’influence étrangère. La Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) encourage d’ailleurs la coopération régionale pour limiter ces ingérences.
Plusieurs pays africains ont exprimé leur soutien à la RDC, conscients que ce type d’exploitation pourrait les toucher également. Une collaboration entre États africains est nécessaire pour empêcher ces pratiques et garantir une gestion plus juste des ressources naturelles.
Lutter contre l’exploitation illégale des minerais en RDC est un défi majeur. Le pays doit surmonter les pressions économiques et politiques tout en développant des accords équilibrés pour éviter de rester piégé dans un système d’exploitation injuste. L’avenir de la RDC et de l’Afrique dépendra en grande partie de leur capacité à reprendre le contrôle de leurs richesses.