Selon un rapport publié par le cabinet britannique Economist Impact, 34% des entreprises africaines adoptent des outils numériques pour surmonter les obstacles coûteux du commerce intra-africain. Face aux défis liés aux infrastructures déficientes et aux barrières réglementaires, la digitalisation s’impose progressivement comme un levier stratégique pour optimiser les échanges commerciaux sur le continent.
L’étude, réalisée dans le cadre de l’enquête mondiale “Trade in Transition 2025”, met en avant les difficultés auxquelles font face les entreprises africaines. Infrastructure de transport insuffisante, règlementations contraignantes et coûts élevés figurent parmi les principaux freins. Pour y remédier, les dirigeants d’entreprise misent sur des solutions numériques afin de simplifier les procédures douanières et améliorer la logistique commerciale.
Malgré l’existence de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les entreprises continuent d’être confrontées à des défis structurels. L’instabilité politique, les conflits régionaux, le manque de soutien financier et la lenteur de la mise en œuvre du marché commun africain freinent les opportunités offertes par l’intégration économique. En conséquence, de nombreuses entreprises préfèrent diversifier leurs sources d’approvisionnement au niveau mondial plutôt que de s’inscrire dans une logique de commerce régional.
Les entreprises africaines reconnaissent l’importance des investissements dans l’infrastructure numérique et la gestion des données pour maximiser les avantages du commerce intra-régional. Cependant, l’absence de standards clairs et le manque de coopération entre les gouvernements et le secteur privé freinent encore cette transformation. L’amélioration de l’accès aux technologies numériques et la mise en place de régulations adaptées sont perçues comme essentielles pour renforcer la dynamique commerciale.
Bien que la Chine demeure le principal partenaire commercial du continent, d’autres acteurs émergent, tels que l’Inde, les Émirats arabes unis et la Turquie. Cette stratégie de diversification permet aux entreprises africaines de limiter leur dépendance à un unique marché et d’explorer de nouvelles opportunités de croissance. Par ailleurs, l’établissement d’accords commerciaux plus favorables et l’octroi d’incitations gouvernementales sont jugés nécessaires pour améliorer la compétitivité du continent sur la scène internationale.
L’étude révèle un intérêt croissant pour le développement durable chez les dirigeants africains, avec un taux de priorité de 27% contre 15% au niveau mondial. Investir dans des technologies permettant d’anticiper les risques climatiques et d’améliorer la gestion des chaînes d’approvisionnement devient une nécessité. L’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne renforce cette dynamique, poussant les entreprises à adopter des solutions vertes pour maintenir leur compétitivité sur le marché européen.