Mireille Kazadi est devenue, en 2017, la première femme noire à occuper le poste de directrice d’une école au sein de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM). Cette nomination à la tête de l’École Taché marque une étape importante dans sa carrière, mais aussi dans l’histoire de l’éducation francophone au Manitoba, un fait qu’elle considère comme un véritable accomplissement.
Arrivée au Canada en 1994 en provenance de la République Démocratique du Congo, Mireille Kazadi a dû surmonter de nombreux défis. Le climat rigoureux du Manitoba, la barrière linguistique et la non-reconnaissance de ses qualifications en droit ont constitué des obstacles qu’elle a su franchir avec détermination. Elle s’est d’abord dirigée vers l’enseignement, une voie qui allait rapidement devenir sa vocation, notamment après sa rencontre avec le système éducatif franco-manitobain, axé sur un modèle où l’élève est au centre de l’apprentissage.
En 1995, Mireille Kazadi s’installe à Winnipeg et commence à travailler comme auxiliaire d’enseignement. Son expérience dans l’école Précieux-Sang, où elle a enseigné en français et en swahili, a été marquante. Elle découvre un système éducatif où l’élève est au cœur de l’apprentissage. Après avoir étudié l’éducation à l’Université de Saint-Boniface, elle occupe divers postes d’enseignement et de gestion, notamment comme orthopédagogue, avant de devenir directrice adjointe à l’École Taché en 2016. C’est à ce moment qu’elle est appelée à prendre la tête de l’établissement après la retraite de son prédécesseur.
L’ascension de Mireille Kazadi au poste de directrice n’est pas un simple fait d’actualité. Elle reflète les enjeux de la diversité et de l’inclusion dans les institutions éducatives du Canada. Son rôle n’est pas seulement administratif ; elle est un modèle pour de nombreuses jeunes filles, en particulier celles issues de communautés sous-représentées. À travers sa trajectoire, elle incarne l’idée qu’avec de la persévérance et le soutien de sa communauté, tout est possible, et cela ouvre la voie à plus de femmes et de personnes de couleur dans des postes de responsabilité.
L’arrivée de Mireille Kazadi à la direction de l’École Taché symbolise également l’évolution de la DSFM, qui a su s’adapter à la diversité croissante de ses élèves et de son personnel. Alors que l’école comptait une poignée d’élèves et un personnel majoritairement homogène au début des années 1990, elle reflète aujourd’hui un monde plus diversifié. Kazadi elle-même, par son parcours unique, est devenue un point de repère pour des générations d’élèves et de collègues, prouvant que la diversité est une richesse pour la communauté francophone.
Mireille Kazadi ne se contente pas de diriger son école ; elle joue aussi un rôle de soutien auprès de ses collègues et élèves. Son approche est marquée par la volonté de comprendre et d’accepter les différences culturelles, un aspect essentiel dans la gestion de la diversité. Les élèves, notamment les filles, la voient comme un modèle et trouvent en elle une source d’inspiration. Kazadi insiste sur l’importance d’encourager ces jeunes à poursuivre leurs rêves, rappelant que l’accomplissement personnel est à la portée de ceux qui persistent.