Depuis le 13 janvier 2025, les cours de justice et tribunaux du Gabon sont complètement paralysés en raison d’une grève générale lancée par les magistrats. Le mouvement a été déclenché par la non-application du statut général des magistrats, un texte censé garantir des avantages matériels et financiers aux juges du pays. Le 7 février, les magistrats réunis en assemblée générale ont voté à l’unanimité la prolongation de cette grève, malgré les pressions du ministère de la Justice, intensifiant ainsi la crise.
Trois semaines après le début de la grève, les magistrats constatent qu’aucune avancée n’a été réalisée. Leur principale revendication reste la mise en Å“uvre des décrets d’application du statut général des magistrats, qui leur permettraient d’obtenir des salaires décents, des véhicules de fonction et d’autres avantages prévus par la loi. Selon les magistrats, ces décrets n’ont toujours pas été signés, et l’absence de mesures concrètes empêche l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
Le conflit entre les magistrats et l’État gabonais dure depuis plusieurs mois, alimenté par des promesses non tenues de la part du gouvernement. Les magistrats soulignent que ces avantages sont essentiels pour le bon fonctionnement de la justice et pour garantir l’indépendance de la profession. La crise survient dans un contexte de tensions politiques internes et de réformes judiciaires amorcées depuis l’arrivée du président de la transition. Mais les promesses de réformes semblent ne pas se traduire par des actes concrets.
Face à cette impasse, le ministère de la Justice affirme que les textes d’application sont actuellement en cours de signature, mais les magistrats restent sceptiques. Le ministre de la Justice a exprimé sa volonté de dialoguer avec les grévistes, mais le refus de ces derniers d’accepter ses propositions continue de figer la situation. Les négociations s’annoncent difficiles, et l’on craint que cette crise perdure sans une solution rapide, ce qui pourrait avoir des répercussions sur le fonctionnement de l’État et sur la crédibilité du système judiciaire gabonais.
Les retards générés par cette grève affectent gravement les justiciables, qui se trouvent dans une situation de blocage judiciaire. Le président du Syndicat national des magistrats du Gabon, Landry Abaga Essono, a exprimé sa solidarité envers les citoyens pénalisés par cette grève, rappelant que la lutte des magistrats vise à améliorer les conditions de travail pour le bien de tous. Cette grève n’est pas seulement une revendication salariale, mais un combat pour une justice plus efficace et plus équitable.
Les magistrats ont appelé le président de la transition à respecter ses engagements envers la profession judiciaire. L’appel lancé par les grévistes est également un appel à la responsabilisation du gouvernement, qui doit tenir ses promesses et prendre les mesures nécessaires pour éviter une paralysie prolongée du système judiciaire. La situation actuelle souligne l’urgence d’un règlement rapide de ce conflit pour préserver la bonne marche de la justice et l’équité pour les citoyens gabonais.