Lors du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, la rivalité entre le Maroc et l’Algérie s’exacerbe, chaque pays déployant d’importants efforts pour obtenir des postes stratégiques au sein de l’institution. L’affrontement s’inscrit dans un contexte de tensions historiques, marquées par la rupture des relations diplomatiques depuis 2021.
La compétition se manifeste d’abord par la lutte pour un siège au Conseil de paix et de sécurité, actuellement occupé par le Maroc, et désormais contesté par l’Algérie. La première manche, qui s’est soldée par un match nul lors des votes du 12 février, témoigne d’un lobbying intense, les deux parties ne parvenant pas à réunir les deux tiers requis pour le poste, laissant ainsi la position vacante.
Ce bras de fer s’inscrit dans un climat de rivalités anciennes entre les deux pays. D’une part, la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a renforcé les tensions, et d’autre part, l’Algérie, soutien historique du front indépendantiste du Polisario, cherche à regagner son influence perdue au sein de l’UA, dans un contexte de déséquilibre régional.
Les enjeux ne se limitent pas à ce siège contesté. Un nouveau duel se profile pour le poste de vice-président de la Commission, position déterminante dans la hiérarchie de l’institution. Les deux candidates favorites, Selma Haddadi pour l’Algérie et Latifa Akharbach pour le Maroc, mènent une campagne intense dont l’issue reste incertaine, préfigurant des répercussions notables pour la représentation de l’Afrique du Nord.
Au cœur de cette bataille diplomatique, les manœuvres de lobbying et les retournements de vote illustrent la volatilité des alliances au sein de l’UA. Des témoignages recueillis, notamment celui d’un membre de la délégation marocaine, soulignent l’instabilité des engagements des électeurs, qui peuvent voir leur position évoluer du jour au lendemain, accentuant ainsi l’incertitude de la situation.
Pour renforcer sa position, l’Algérie compte sur la présence du président Abdelmadjid Tebboune, qui assistera personnellement au sommet. Cette démarche vise à éviter toute marginalisation au sein de l’UA et à consolider l’influence algérienne dans les instances clés, alors que la compétition pour les hautes fonctions institutionnelles se poursuit avec intensité.