Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, annonce l’ouverture d’enquêtes judiciaires pour examiner des irrégularités financières survenues entre 2019 et 2024, durant l’ancien régime de Macky Sall. Cette décision intervient après que la Cour des comptes a mis en lumière des anomalies inquiétantes dans la gestion des finances publiques.
Les investigations visent à déterminer si des faits tels que détournements de fonds, escroqueries sur des deniers publics, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, ainsi que complicité et recel, ont effectivement eu lieu. La Cour des comptes a également relevé des opérations financières non retracées, révélant une dette et un déficit budgétaire bien supérieurs aux prévisions officielles.
Ces révélations s’inscrivent dans un climat de tension politique. En effet, des responsables issus de l’ancien gouvernement dénoncent déjà une « machination politique » visant à déstabiliser l’ex-régime. Par ailleurs, la gestion économique de l’État est remise en cause dans un contexte où la crédibilité institutionnelle est essentielle pour assurer la stabilité nationale.
Les semaines à venir pourraient voir l’élargissement des enquêtes, avec la possible implication d’anciens ministres et hauts responsables. Parallèlement, le ministre de l’Économie a promis des réformes budgétaires rapides pour garantir la soutenabilité financière du pays, signalant ainsi une volonté de redresser la situation économique et de restaurer la confiance des bailleurs internationaux et du FMI.
Des témoignages, comme celui de Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse, qualifient ces enquêtes de « contre-feu » politique, suggérant que l’initiative pourrait être utilisée pour détourner l’attention des responsabilités de certains acteurs. Ces prises de position alimentent le débat public et renforcent les interrogations sur la motivation réelle des investigations.
Au-delà de la dimension judiciaire, l’ouverture de ces enquêtes met en exergue la nécessité d’une transparence totale dans la gestion des finances publiques. La société civile, ainsi que les observateurs internationaux, restent attentifs aux évolutions, espérant que cette démarche contribuera à instaurer un climat de confiance et à renforcer les mécanismes de contrôle dans l’administration publique.