Le processus de la présidentielle gabonaise, qui mettra fin à la transition en cours, entre dans une nouvelle phase à partir du 27 février. C’est à cette date que les candidats pourront déposer officiellement leurs dossiers de candidature au ministère de l’Intérieur. Ce dépôt doit intervenir avant le 8 mars, selon les règles établies par les autorités en place. La présidentielle, programmée pour le 12 avril prochain, marquera un tournant dans le paysage politique du Gabon.
Les critères pour être éligible à cette élection sont stricts. Les candidats doivent être âgés de 35 à 70 ans et posséder la nationalité gabonaise. Une condition supplémentaire exige que les postulants aient renoncé à toute autre nationalité depuis au moins trois ans avant l’élection. Il leur est aussi demandé de résider sans interruption dans le pays durant les trois années précédentes et de parler au moins une des langues locales. Enfin, un cautionnement électoral de 30 millions de francs CFA, soit environ 45 735 euros, est requis pour valider la candidature.
Cette élection présidentielle intervient dans un contexte de transition après la démission forcée d’Ali Bongo, suite à un coup d’État en août 2023. Depuis lors, Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde présidentielle, est devenu le nouveau dirigeant du pays. Bien qu’il ne se soit pas encore déclaré officiellement candidat, son ascension en tant que chef de la transition place son rôle au centre de la politique gabonaise. Cette élection se déroule donc dans un climat de changement radical, après près de 55 ans de pouvoir Bongo au Gabon.
La présidentielle gabonaise sera cruciale pour l’avenir du pays, marqué par une instabilité politique récente. Plusieurs scénarios sont possibles, dont un possible retour à une forme de stabilité sous la direction de Brice Oligui Nguema, qui incarne la continuité du système, ou l’émergence d’une nouvelle gouvernance portée par l’opposition. Le dépôt des candidatures est une étape clé, mais le véritable enjeu résidera dans la campagne électorale à venir, prévue pour commencer le 29 mars, et dans la manière dont le peuple gabonais se prononcera le 12 avril.
Parmi les candidats déjà déclarés figurent Daniel Mengara, un opposant de longue date du régime Bongo, récemment rentré au Gabon après 26 ans d’exil. Ce dernier représente une voix contestataire forte, mais il devra affronter une concurrence sérieuse, avec des figures comme Gninga Chaning, cheffe d’entreprise, et Marion N’negue Minstsa, ingénieure. Ces deux femmes se lancent dans la course présidentielle, apportant une diversité d’approches politiques et sociales. Leurs candidatures pourraient incarner un renouveau dans le leadership politique gabonais.
Brice Oligui Nguema, bien qu’il ait été désigné comme le chef de la transition, n’a pas encore fait d’annonce officielle quant à sa candidature. Cette incertitude crée une dynamique particulière dans le paysage politique gabonais. Alors que l’on s’attend à ce qu’il se lance dans la course, sa position actuelle, qui combine pouvoir militaire et politique, le place dans une position stratégique délicate. De son côté, l’opposition s’organise pour proposer des alternatives, mais l’enjeu de l’élection reste encore flou et sera déterminé par les prochains mois.