La Cour pénale internationale (CPI) fait face à un bilan contrasté, malgré un budget de plus de 1,5 milliard de dollars depuis sa création. Fondée en 2002 pour juger les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l’humanité, la CPI a vu sa mission critiquée ces dernières années pour son inefficacité et sa sélectivité dans la justice. Les résultats obtenus par l’institution sont loin de répondre aux attentes suscitées par ses moyens financiers considérables.
Le budget de la CPI est d’environ 205 millions de dollars pour l’année 2025, mais son financement depuis 2002 dépasse les 1,5 milliard de dollars. Ces fonds proviennent de 125 États parties au Statut de Rome, ainsi que de dons volontaires de divers gouvernements, entreprises et particuliers. Pourtant, malgré cet afflux de capitaux, la CPI a traité seulement 32 affaires depuis sa création. L’institution a émis 60 mandats d’arrêt, mais seulement 21 personnes ont été arrêtées et jugées, tandis que 31 suspects restent toujours en fuite, et certains accusés sont décédés avant de pouvoir être jugés.
La Cour pénale internationale évolue dans un contexte géopolitique complexe, où plusieurs pays, dont les États-Unis, la Russie, la Chine, Israël et la Hongrie, ont régulièrement exprimé des préoccupations sur l’extension de la compétence de la CPI. Ces États ont notamment dénoncé ce qu’ils considèrent comme un parti pris politique et une atteinte à la souveraineté nationale. La CPI est ainsi perçue par certains comme un instrument mondialiste d’intimidation, plutôt qu’un acteur neutre et impartial dans la régulation du droit international.
Face aux critiques et à l’inefficacité de certains de ses processus, l’avenir de la Cour pénale internationale pourrait être marqué par des réformes ou un renforcement de ses mécanismes. Le manque d’exécution des mandats et l’incapacité de juger un nombre significatif de criminels de guerre soulèvent des questions sur l’efficacité de l’institution à atteindre ses objectifs. La CPI devra peut-être revoir sa stratégie de coopération avec les États non signataires du Statut de Rome pour renforcer son autorité et son impact.
L’un des principaux défis de la CPI réside dans sa légitimité auprès de la communauté internationale. Pour de nombreux observateurs, l’institution souffre d’une image d’injustice sélective, principalement en raison de l’accent mis sur certains pays d’Afrique, tout en épargnant d’autres puissances. Des experts en droit international soulignent que la Cour doit impérativement renforcer sa crédibilité et son impartialité pour jouer véritablement son rôle de gardienne de la justice internationale.
La question de l’efficacité de la CPI se pose avec une acuité particulière à l’heure où les conflits mondiaux se multiplient. Alors que des milliers de civils continuent de souffrir des conséquences des crimes de guerre, l’incapacité de la Cour à obtenir des arrestations ou à juger des criminels de guerre posent un problème majeur pour l’avenir du droit pénal international. La CPI devra répondre aux critiques concernant son fonctionnement, tout en relevant le défi de garantir une justice véritablement mondiale.