À moins de dix mois de l’élection présidentielle au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a fermement averti les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, contre la manipulation de l’opinion publique et la propagation de messages haineux. Lors d’une conférence de presse tenue le 4 mars 2025 à Yaoundé, il a insisté sur la nécessité de mettre un terme à ce climat de tension qui pourrait perturber la sérénité du processus électoral.
Paul Atanga Nji a été particulièrement sévère à l’égard des partis politiques qui, selon lui, manipulent l’opinion publique à travers de fausses informations et des discours incitant à l’insurrection. Il a averti que de telles pratiques seraient désormais sévèrement réprimées par la loi. Bien que le ministre n’ait pas mentionné de noms, ses propos semblent viser directement le leader du MRC, Maurice Kamto, qui a boycotté les élections municipales et législatives de 2020. Atanga Nji a affirmé que la candidature de Kamto à la présidentielle de 2025 n’était pas garantie, qualifiant son absence lors des précédentes élections de « sommeil politique ».
Cette prise de position s’inscrit dans un climat politique déjà tendu au Cameroun, avec des tensions entre le gouvernement et les partis d’opposition, notamment sur la question de la transparence et de l’équité des prochaines élections. Les rapports de l’Organisation internationale de la Francophonie et d’autres observateurs ont mis en lumière des irrégularités lors des précédents scrutins, ce qui alimente les suspicions et les accusations d’irrégularité. Ce contexte d’inquiétude croissante nourrit les critiques du rôle de l’administration, notamment en ce qui concerne la gestion des partis politiques par le ministre Paul Atanga Nji.
À l’approche du scrutin présidentiel, les tensions risquent de se multiplier. Les partis d’opposition, notamment le MRC, continueront probablement à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire du gouvernement. L’intransigeance affichée par Paul Atanga Nji pourrait donc conduire à une polarisation accrue de la scène politique camerounaise, où les allégations de fraude et d’injustice se multiplient déjà. Les perspectives d’une élection calme et sereine semblent de plus en plus incertaines, notamment en raison des fortes divergences entre les acteurs politiques.
Si les mises en garde du ministre ont été accueillies avec des critiques sévères de l’opposition, les partisans du gouvernement y voient une nécessité pour assurer la stabilité du pays. Maurice Kamto, leader du MRC, et d’autres figures de l’opposition ne manqueront sans doute pas de répondre à ces déclarations, ce qui risque de mener à un renforcement des hostilités politiques. Les réactions qui suivront cette conférence pourraient largement déterminer l’ambiance de la campagne électorale dans les mois à venir.
L’ampleur des responsabilités du ministre Paul Atanga Nji ne se limite pas à ses déclarations. En tant que responsable de la gestion des partis politiques et des associations, il détient un rôle crucial dans l’organisation des élections. Malgré les critiques, il continue de défendre une approche stricte pour garantir des élections dans le calme et la sérénité. Le ministre devra cependant faire face à des pressions croissantes de la part de l’opposition et de la communauté internationale pour veiller à la transparence et à l’équité du processus électoral.