Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a entamé une nouvelle étape de sa tournée diplomatique en Afrique de l’Ouest, visant à rapprocher deux blocs régionaux majeurs : la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’Alliance des États du Sahel (AES). Arrivé ce dimanche à Niamey, Mahama poursuit ses efforts pour apaiser les tensions entre ces entités, après avoir déjà rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara et effectué une visite au Mali.
Au cours de son séjour à Niamey, le président ghanéen a été accueilli par le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, à l’aéroport international Diori Hamani. Ce déplacement s’inscrit dans un contexte diplomatique marqué par les tensions qui opposent la Cédéao et l’AES, notamment depuis que trois pays membres de la première organisation ont quitté la Cédéao en janvier dernier. Lors de son passage à Bamako, Mahama a plaidé pour une coopération renforcée entre ces deux blocs, soulignant qu’une telle synergie est essentielle pour faire face aux défis de sécurité et de développement qui touchent la région sahélienne.
La tournée du président Mahama intervient dans un contexte géopolitique tendu. Depuis janvier, plusieurs pays du Sahel ont quitté la Cédéao, aggravant les divergences au sein de l’organisation. Cette situation a exacerbé les fractures diplomatiques, en particulier avec la France et certains autres pays ouest-africains, comme l’a récemment dénoncé le général Tiani, chef de la junte nigérienne. Mahama, investi dans sa mission de médiateur depuis son arrivée à la présidence ghanéenne en janvier, semble déterminé à jouer un rôle clé pour restaurer le dialogue entre ces différents acteurs régionaux.
Le rôle de médiateur de Mahama semble crucial pour apaiser les tensions actuelles. L’une de ses priorités est de convaincre les pays de l’AES de revenir dans le giron de la Cédéao. Cette démarche inclut la nomination d’un envoyé spécial pour renforcer les liens entre les deux organisations et faciliter une réintégration progressive. La diplomatie ghanéenne mise sur la coopération sécuritaire, mais aussi sur des initiatives économiques et diplomatiques, afin de répondre aux besoins urgents des populations de la région.
Malgré les efforts de réconciliation, les tensions demeurent fortes, comme en témoigne l’hostilité croissante entre certains gouvernements et la France, perçue comme une influence extérieure dans la région. Mahama devra naviguer avec tact dans un environnement diplomatique complexe où la méfiance et les divergences sont profondes. La réussite de ses initiatives pourrait bien dépendre de sa capacité à équilibrer les intérêts des différents acteurs et à offrir des solutions concrètes aux défis sécuritaires qui secouent le Sahel.
Les analystes estiment que le rôle de médiateur de Mahama, fort de son expérience, pourrait permettre une désescalade progressive des tensions entre les différents États de la région. Ses récents échanges avec les dirigeants de l’AES et de la Cédéao témoignent d’une volonté d’apaiser les relations. Toutefois, les difficultés demeurent, notamment sur le terrain de la coopération en matière de sécurité et de défense, où la confiance mutuelle reste à bâtir.