Lors de leur 8e sommet, l’Union européenne (UE) et l’Afrique du Sud ont franchi un nouveau cap dans leur relation stratégique, notamment à travers des investissements massifs et des déclarations communes. Ce sommet a permis de confirmer la solidité de leur coopération, avec un plan d’investissement de 4,7 milliards d’euros. Le partenariat, déjà établi en 2007, est désormais renforcé par des initiatives concrètes, couvrant des domaines allant de la transition énergétique à la coopération économique et diplomatique.
L’UE a dévoilé des projets concrets, dont un programme ambitieux pour accompagner l’Afrique du Sud dans sa transition énergétique, notamment en soutenant l’industrie pharmaceutique sud-africaine à hauteur de 700 millions d’euros. Ursula Von der Leyen a souligné que cet investissement vise à « renforcer les infrastructures ferroviaires et portuaires », et à « encourager les investissements dans les énergies renouvelables ». Ce soutien intervient alors que les États-Unis, avec leur politique « America First », se retirent de nombreux accords internationaux.
Ce sommet a lieu dans un contexte géopolitique tendu, notamment avec les États-Unis et la Russie. L’UE cherche à marquer sa différence en affirmant son engagement envers un partenariat stratégique avec l’Afrique du Sud, seul pays du continent à avoir signé un accord de ce type en 2007. En parallèle, les conflits mondiaux, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, ont été abordés, avec une mention particulière des tensions en République Démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, sur lesquels l’UE et l’Afrique du Sud appellent à une résolution pacifique.
L’Union européenne et l’Afrique du Sud ont mis en avant l’importance de renforcer le multilatéralisme dans un monde de plus en plus polarisé. La visite imminente du président ukrainien en Afrique du Sud en avril 2025 souligne la position de neutralité de Pretoria dans le conflit russo-ukrainien, un message qu’elle continue de transmettre à la fois à Kiev et à Moscou. Ce sommet a également jeté les bases de négociations pour de futurs accords commerciaux dans des secteurs clés tels que l’hydrogène et les énergies renouvelables.
L’UE apparaît comme un partenaire fiable et stratégique pour l’Afrique du Sud, notamment dans la transition énergétique. L’important soutien financier annoncé lors du sommet pourrait permettre au pays de moderniser ses infrastructures et de stimuler des secteurs clés comme l’hydrogène et les énergies renouvelables. Cette dynamique pourrait également renforcer la position de l’Afrique du Sud sur la scène internationale, notamment au sein du G20, qu’elle présidera prochainement.
Enfin, les négociations en cours autour d’accords commerciaux dits « propres », visant à favoriser des investissements durables dans les énergies renouvelables, pourraient avoir un impact majeur sur l’économie sud-africaine. Ce partenariat renforcé avec l’UE, loin de simplement combler un vide laissé par d’autres puissances mondiales, marque l’ambition commune de construire un avenir plus vert et plus inclusif pour les deux régions.