Au Gabon, 13 des 19 candidats dont les dossiers ont été rejetés par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’élection présidentielle du 12 avril 2025 ont déposé un recours devant la Cour constitutionnelle. Les candidats contestataires espèrent voir leur candidature validée, mais la décision de la Cour devra être rendue dans un délai de huit jours. Si leur recours est accepté, de nouveaux noms pourraient compléter la liste des quatre premiers candidats déjà validés par le ministère de l’Intérieur.
Parmi les candidats ayant déposé un recours, on retrouve notamment Jean-Rémy Yama, un syndicaliste dont la situation a particulièrement ému l’opinion publique. En effet, son dossier avait été rejeté en raison de l’absence de l’acte de naissance de son père, décédé très jeune. Bien qu’il ait pu fournir l’acte de naissance de sa mère, Jean-Rémy Yama reste convaincu que sa candidature doit être acceptée, soulignant qu’aucun obstacle légal ne subsiste. De son côté, la femme d’affaires Zenaba Gninga Chaning, également recalée, a fait appel et reste optimiste quant à sa victoire potentielle aux élections. Elle exprime sa détermination à remporter la présidence, soulignant que son recours est une étape vers ce but.
Le Gabon, dirigé par une transition militaire depuis la déposition d’Ali Bongo Ondimba en août 2023, se prépare à des élections présidentielles cruciales en 2025. La gestion des candidatures et des rejets est donc un enjeu majeur, d’autant plus que la transparence du processus est scrutée de près par la communauté nationale et internationale. Ces élections marquent un tournant politique important dans un contexte de sortie de crise et d’instabilité, suite aux événements de 2023.
La Cour constitutionnelle, appelée à se prononcer rapidement, pourrait voir son rôle et sa crédibilité renforcés ou affaiblis en fonction de sa décision. En cas de validation de nouveaux candidats, la dynamique de la campagne présidentielle pourrait changer, ajoutant des voix supplémentaires et des perspectives inédites. Si la Cour rejette ces recours, la question de l’équité du processus électoral sera à nouveau soulevée, particulièrement dans un contexte où l’opposition politique continue de demander plus de transparence et de justice dans le traitement des candidatures.
Parmi les autres candidats, la juriste Marlène Essola Effoutamane, l’une des trois femmes engagées dans cette compétition, a également déposé un recours. Elle a exprimé ses doutes sur la légitimité de la candidature du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qu’elle accuse de violer plusieurs lois nationales et internationales. Sa démarche souligne les tensions existantes entre les différentes factions politiques du pays, chacune cherchant à renforcer sa position pour l’élection à venir. Si la Cour constitutionnelle devait annuler cette candidature, cela pourrait avoir des répercussions considérables sur la stabilité de la Transition en cours.
L’issue de cette procédure pourrait également avoir des répercussions au-delà des frontières gabonaises. La communauté internationale, particulièrement l’Union Africaine et la France, observe de près l’évolution de la situation politique au Gabon. Un processus électoral jugé injuste ou biaisé risquerait de nuire à la crédibilité de la Transition et de nuire à la stabilité régionale. La Cour constitutionnelle aura donc un rôle déterminant à jouer pour garantir un processus électoral transparent et inclusif.