Les combats entre les forces de l’AFC/M23 et les Wazalendo, alliés aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), se sont intensifiés dans la région du Sud-Kivu, plus précisément à Katana, dans le territoire de Kabare, au sud du lac Kivu. Cette escalade de violence intervient alors que des pourparlers se poursuivent entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 à Doha. Cependant, sur le terrain, la situation reste particulièrement tendue.
Depuis le lundi 14 avril, des tirs ont résonné dans le secteur nord de Katana, notamment dans le groupement d’Irhambi Katana. Les affrontements, qui ont commencé la semaine précédente, se sont concentrés autour des localités de Kabamba et Mabingu, où les combats ont été les plus violents. Ces zones, qui abritent deux centres commerciaux stratégiques, Katana-centre et Kabamba, ont subi de lourds dégâts. Les Wazalendo, principalement armés de fusils AK-47, mènent des incursions violentes contre l’AFC/M23, dans un contexte de luttes territoriales intenses.
Les Wazalendo, originaires du Haut Plateau de Kalehe, sont les seuls acteurs présents dans cette région et se battent contre l’AFC/M23. Ces combattants sont perçus comme des alliés des FARDC, bien que leur action ne soit pas toujours officiellement encadrée. L’un des objectifs de ces offensives est de reprendre des localités stratégiques qui étaient sous contrôle de l’AFC/M23. La présence de ces combattants locaux reflète la dynamique complexe des alliances et des luttes de pouvoir dans la région, marquée par une forte instabilité.
Cette violence fait partie d’un cycle d’affrontements récurrents dans la région du Kivu, où les tensions entre différents groupes armés, les FARDC, et les milices locales se multiplient. Depuis plusieurs années, l’AFC/M23, un groupe rebelle majoritairement tutsi, lutte contre le gouvernement congolais, avec des périodes de négociations et de cessez-le-feu qui n’ont jamais abouti à une paix durable. Les récents combats à Katana illustrent l’instabilité persistante du Sud-Kivu, un territoire stratégique riche en ressources naturelles, mais également en proies à de multiples factions et intérêts extérieurs.
Les perspectives restent incertaines dans la région. Les négociations en cours entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 pourraient aboutir à un cessez-le-feu, mais le processus semble fragilisé par les violences sur le terrain. Pour les habitants de Katana et des zones avoisinantes, la situation est critique. Les habitants fuient les combats, abandonnant leurs biens et les marchés, comme celui de Kabamba. Les tensions militaires et la fuite des civils témoignent de la crise humanitaire qui se profile, exacerbée par les difficultés d’accès à l’aide et la sécurité.
Alors que l’AFC/M23 reprend certaines positions perdues ces derniers jours, les Wazalendo continuent de menacer l’ordre fragile dans le Sud-Kivu. Ces combats soulignent l’instabilité profonde de cette région, où la guerre civile, les rivalités ethniques et les enjeux économiques sont souvent entrelacés. La reprise de l’armement par les différents groupes locaux et l’afflux de troupes renforcent le climat de guerre, avec un impact direct sur la vie des civils.