Confronté à un manque de main-d’œuvre accentué et « désespéré », le gouvernement du Manitoba a annoncé qu’il facilitera la prorogation du permis de travail pour une période de deux ans pour les candidats potentiels au programme Candidats du Manitoba.
« Pour ceux qui veulent continuer à rester au Manitoba, à y travailler et à essayer d’en faire leur foyer pour toujours, ce programme est fait pour eux », a déclaré Malaya Marcelino, ministre provinciale du Travail et de l’Immigration, encourageant les aspirants à la résidence permanente à prolonger leur séjour en terre canadienne au Manitoba.
Les travailleurs étrangers titulaires d’un permis de travail expirant en 2024 ou 2025 sont également admissibles à cette prorogation. Ils pourront présenter leur demande à partir du 22 avril, selon la ministre. Les immigrants admissibles peuvent demander une lettre de soutien de la province en remplissant simplement un formulaire de soumission en ligne.
Construire une vie au Manitoba
« En permettant aux candidats admissibles de prolonger leur permis de travail, nous aidons un plus grand nombre de travailleurs et de familles manitobaines à continuer à construire leur vie au Manitoba », a également déclaré madame Marcelino dans un communiqué, précisant par ailleurs que « c’est une bonne nouvelle pour l’économie, les entreprises et les communautés.»

L’objectif des autorités manitobaines est d’offrir un peu plus de répit aux résidents temporaires, afin de leur laisser le temps de s’installer sans être pressés par les échéances administratives. Toutefois, la ministre mentionne des attestations que devront signer les demandeurs pour garantir leur présence dans la province après l’obtention de la résidence permanente. Malaya Marcelino a souvent fait remarquer que sous l’ère du précédent gouvernement, le taux de rétention des immigrants était « catastrophique. »
En février de l’année dernière, Mme Marcelino a négocié avec le ministère fédéral de l’Immigration la prolongation du statut de travail de 6 700 résidents temporaires employés au Manitoba et dont le permis devait expirer en 2024. Elle s’attendait à ce que la prolongation du délai accordé par le gouvernement fédéral permette au Manitoba d’accepter la quasi-totalité des candidats du Programme Candidats du Manitoba (PCM).
En 2024, la province pouvait accepter jusqu’à 9500 candidatures au PCM alors qu’elle souhaitait qu’Ottawa lui accorde jusqu’à 12 000 places. Elle s’était vu attribuer le même nombre en 2023, mais il lui manquait environ 2000 demandes.En matière d’immigration permanente, le Manitoba est donc encore dans le besoin, contrairement à d’autres provinces canadiennes.
Fin des permis de travail automatiques pour les étudiants étrangers
Fin des permis de travail automatiques pour les étudiants étrangers
La situation n’est pas la même pour les étudiants étrangers dont le programme d’immigration a fait l’objet de quelques changements en automne. Selon une mesure du gouvernement fédéral, certains étudiants étrangers ne pourront pas tous avoir un permis de travail postdiplôme à la fin de leurs études, parce qu’Ottawa a publié une liste de programmes prioritaires. Certains étudiants risquent de ne pas pouvoir rester au Canada.

Cette situation crée du stress, particulièrement chez ceux qui sont en dernière année de formation, selon les responsables de l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg. Ils ne peuvent plus changer de programme d’études. Les étudiants espéraient que le ministère fédéral de l’Immigration reviendrait sur les changements qu’il a mis en place, mais un porte-parole d’IRCC a indiqué que les personnes ayant demandé un permis d’études avant le 1er novembre 2024 et ayant prolongé ce permis ne sont pas soumises aux nouvelles exigences du Programme de permis de travail postdiplôme (PTPD) concernant les études dans des domaines liés à des professions en pénurie à long terme.
Ces exigences s’appliquent aux personnes qui ont demandé leur permis d’études le 1er novembre 2024 ou après cette date dans le but de suivre un programme d’études de niveau postsecondaire.
Il est important de préciser que les modifications apportées au PTPD n’empêchent pas les personnes diplômées d’obtenir un permis de travail dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires ou du Programme de mobilité internationale.
Jean Vincent Bolivar