Le 17 avril 2025, deux positions militaires béninoises ont été attaquées dans la région des chutes de Koudou, située au cœur du parc W, à plus de 700 kilomètres de Cotonou. Cette nouvelle attaque a été rapportée par Bip Radio, bien que les détails exacts sur les circonstances et les pertes n’aient pas encore été précisés. Le porte-parole de l’armée béninoise, le lieutenant-colonel Vincent Honfoga, a confirmé l’incident sans fournir davantage d’informations, précisant seulement qu’un ratissage aéroterrestre était en cours.
L’attaque survient dans une zone particulièrement stratégique du pays, en plein cœur du parc W, une région géographiquement sensible en raison de sa proximité avec les frontières du Niger et du Burkina Faso. Bien que les détails sur l’attaque restent flous, cette offensive survient quelques mois après une autre attaque meurtrière, survenue en janvier 2025, dans la zone frontalière entre le Niger et le Burkina Faso, au « Point Triple ». Lors de cette précédente embuscade, plusieurs dizaines de soldats béninois avaient perdu la vie, un des pires bilans enregistrés depuis le début de l’opération Mirador en février 2022.
Le contexte dans lequel ces attaques s’inscrivent est marqué par une recrudescence des violences terroristes dans la région du Sahel, et plus particulièrement dans le Nord du Bénin. L’opération Mirador, lancée pour sécuriser les frontières et lutter contre les groupes terroristes, fait face à une intensification des affrontements. Le poste attaqué en janvier faisait partie d’une série de bases fortifiées créées pour contrer la montée en puissance des attaques, utilisant des armes lourdes et des tactiques militaires de plus en plus violentes. Après cet affrontement, l’armée béninoise avait mené une contre-offensive aéroterrestre, éliminant plusieurs éléments ennemis selon des sources sécuritaires.
Cette nouvelle attaque soulève de nombreuses questions sur la capacité de l’armée béninoise à sécuriser efficacement ses frontières face à une menace terroriste de plus en plus complexe. Le Bénin, jusque-là épargné par les grands affrontements armés qui touchent ses voisins, se retrouve désormais confronté à un défi sécuritaire majeur, avec des impacts non seulement militaires mais aussi politiques, alors que la population et les autorités s’interrogent sur la gestion de cette crise.
Les perspectives sur la situation sécuritaire au Bénin sont incertaines. L’attaque de janvier a démontré la vulnérabilité des forces armées béninoises face à des attaques coordonnées et bien préparées, et cette nouvelle offensive pourrait entraîner un renforcement des mesures de sécurité et des opérations militaires dans la région. Le ratissage en cours montre que l’armée prend la menace au sérieux, mais la question de la durabilité de cette approche, ainsi que des moyens humains et matériels nécessaires, reste ouverte.
Pour compléter cette analyse, des témoignages sur le terrain rapportent un sentiment d’insécurité croissant parmi les habitants de la région, qui se retrouvent pris entre les combats militaires et les menaces terroristes. Des observateurs s’interrogent également sur l’efficacité des stratégies mises en place, appelant à une meilleure coopération régionale pour endiguer la violence transfrontalière.