La situation politique en Tanzanie connaît une escalade inquiétante avec l’arrestation, le 9 avril, de Tundu Lissu, leader du principal parti d’opposition Chadema. Cette arrestation, qualifiée de « trahison » par les autorités, survient dans un contexte tendu à l’approche des élections présidentielles prévues en octobre 2025. Le parti Chadema, pilier de l’opposition, a été exclu de la course électorale, marquant un coup dur pour l’opposition qui se prépare à riposter.
Tundu Lissu, arrêté après un meeting, fait face à des accusations sérieuses, notamment de « publication de fausses informations » et de « trahison ». Ces accusations pourraient entraîner une condamnation particulièrement sévère, incluant une peine de mort. Le leader de l’opposition, enfermé avec plusieurs membres de son parti, doit comparaître devant le tribunal de Kisitu, à Dar es Salaam, le 24 avril. Ce procès pourrait devenir un point focal pour l’opposition et ses partisans, renforçant la tension déjà présente dans le pays.
L’arrestation de Lissu s’inscrit dans un climat politique particulièrement répressif. La Tanzanie a vu une intensification de la répression contre les opposants et les mouvements contestataires depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président Samia Suluhu. À l’approche des élections générales de 2025, la marginalisation des partis d’opposition devient de plus en plus évidente, avec des accusations politiques formulées à l’encontre des leaders de l’opposition. Ce phénomène soulève des inquiétudes sur la liberté d’expression et l’intégrité du processus démocratique dans le pays.
Dans ce contexte, John Heche, vice-président de Chadema, a lancé un appel à la mobilisation pacifique. Il exhorte les partisans de l’opposition à se rassembler devant le tribunal de Kisitu pour soutenir leur leader. Ce rassemblement pourrait cependant être perçu comme une incitation à l’agitation par les autorités. La police a averti que toute tentative de perturbation de l’ordre public serait sévèrement punie. Ce climat de menace pèse lourdement sur les initiatives pacifiques de l’opposition.
L’arrestation de Tundu Lissu a également attiré l’attention des organisations internationales. Amnesty International a dénoncé la détention de Lissu, appelant à sa libération immédiate et sans condition. L’ONG voit dans cette détention une nouvelle phase de répression contre les opposants politiques en Tanzanie, alors que les élections générales de 2025 approchent. Ce soutien international pourrait offrir une pression supplémentaire sur le gouvernement tanzanien, déjà confronté à des critiques croissantes sur son traitement des opposants.
L’avenir politique de Tundu Lissu et du parti Chadema dépendra en grande partie de l’issue de son procès et de la réaction des autorités tanzaniennes. Si les accusations sont jugées infondées par la communauté internationale, cela pourrait raviver les tensions politiques dans le pays. L’opposition pourrait intensifier ses actions de protestation, mais le gouvernement risque de réagir par une répression accrue. Dans ce contexte, les élections de 2025 pourraient devenir un tournant décisif pour l’avenir politique de la Tanzanie.