Le 25 avril 2025, le Cameroun a officiellement inauguré le nouvel édifice de l’Assemblée nationale, désormais baptisé “Palais des verres Paul Biya”. La cérémonie de ce baptême s’est tenue à Yaoundé, avec une grandiose célébration marquée par la présence de milliers de personnes, principalement des militants du RDPC, le parti au pouvoir, ainsi que d’autres membres de la majorité présidentielle.
Au-delà de la simple désignation du bâtiment, cet événement visait avant tout à rendre hommage au président Paul Biya, célébré pour ses décennies de service au Cameroun. L’Assemblée nationale, où s’est déroulée la cérémonie, a été le théâtre de festivités où le politique et le festif se sont mêlés, avec des animations et un fort message de soutien à l’homme fort du pays. Les organisateurs ont souligné l’importance de cette décision, qui représente un symbole fort de reconnaissance pour le président, particulièrement marquée par le fait que cet édifice est le premier à porter son nom.
L’initiative de nommer le nouveau Palais des verres en l’honneur de Paul Biya s’inscrit dans un contexte où le président Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, est à la fois vénéré et critiqué. En effet, malgré les débats sur la gouvernance et les droits démocratiques, l’événement de ce jour est présenté par ses partisans comme une reconnaissance légitime du rôle historique du président dans l’évolution de la démocratie et du développement du Cameroun. Pour certains membres du gouvernement, il incarne l’homme ayant su instaurer un équilibre entre les différents pouvoirs de l’État et mener le pays vers une ère de stabilité, malgré les défis.
À court terme, cette cérémonie renforce l’image de Paul Biya en tant que leader historique du pays, tout en consolidant son emprise sur le pouvoir. Toutefois, elle suscite aussi des débats politiques sur la séparation des pouvoirs et la démocratie au Cameroun. Bien que les membres de la majorité aient salué l’hommage rendu, certains opposants dénoncent ce qu’ils considèrent comme une dérive du système démocratique et une consolidation de l’autorité présidentielle au détriment des institutions indépendantes.
Alors que l’opposition s’est largement abstenue de participer à la cérémonie, plusieurs figures politiques ont exprimé des réserves quant à l’opportunité de ce geste. Me Akere Muna, un des leaders de l’opposition, a dénoncé ce qu’il perçoit comme une atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie, notamment le respect de la séparation des pouvoirs. Cependant, des voix au sein de l’opposition, comme Emilien Denis Atangana, ont nuancé ces critiques en soulignant l’ampleur de la carrière de Paul Biya, et sa longévité à la tête du pays, qui justifie, selon lui, un tel hommage.
Alors que les perspectives pour l’avenir politique du président Biya restent incertaines, notamment à l’approche de nouvelles élections, cet événement semble souligner son désir de laisser un héritage durable. En dépit des divergences politiques, il est indéniable que sa longue présidence a marqué l’histoire du Cameroun, avec des partisans qui appellent à la poursuite de son œuvre, et des détracteurs qui réclament un renouveau démocratique.