Lors d’une réunion du comité central de son parti, le 26 avril, Laurent Gbagbo a exprimé son soutien au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) suite à l’exclusion de son candidat, Tidjane Thiam, de la liste électorale pour l’élection présidentielle d’octobre 2025. L’ancien président, qui lui-même a été radié du scrutin en raison d’une condamnation judiciaire, a annoncé la création d’un mouvement baptisé « Trop, c’est trop », visant à instaurer une protestation « multiforme et permanente » contre le régime actuel. Il a également réaffirmé sa détermination à se battre pour une élection inclusive et apaisée.
L’exclusion de Tidjane Thiam a fait écho à la situation de Laurent Gbagbo, écarté du processus électoral pour des raisons judiciaires. Dès le début de la réunion, Gbagbo a affirmé sa solidarité avec le PDCI-RDA, soulignant qu’il ne laisserait pas le parti tomber. « Nous ne laisserons pas le PDCI mourir », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’un environnement politique où toutes les expressions soient entendues et respectées. Ce soutien s’inscrit dans une volonté de bâtir une opposition forte et unie face aux défis politiques à venir.
L’élection présidentielle de 2025 s’annonce déjà comme un tournant crucial pour la Côte d’Ivoire. Le pays se trouve à six mois de ce scrutin déterminant, marqué par des tensions politiques et des exclusions de figures majeures de l’opposition. Le comité central du PPA-CI, dirigé par Gbagbo, s’est réuni avec pour objectif de discuter des actions à mener pour garantir un processus électoral juste, transparent et apaisé. Cependant, l’exclusion de leaders politiques comme Gbagbo et Thiam renforce les doutes quant à la crédibilité du scrutin à venir.
Le mouvement « Trop, c’est trop » lancé par Gbagbo vise à répondre à ce qu’il considère comme des abus politiques et sociaux. Il appelle à une mobilisation populaire contre la vie chère et les difficultés croissantes de la population ivoirienne. La campagne entend réunir ceux qui se sentent opprimés par la situation actuelle et à mettre en place une protestation continue. Une évaluation de l’ampleur de ce mouvement est prévue pour la première quinzaine de juin, à la suite de laquelle de nouvelles étapes pourraient être envisagées. Le PPA-CI se réserve également le droit de prendre des mesures plus fortes si nécessaire.
Gbagbo a exprimé son mécontentement face à la gestion politique du pays, appelant à un changement de cap pour éviter que la population ne soit « les pieds dans la gadoue ». Il a dénoncé les dysfonctionnements du système et la précarité croissante, notamment en ce qui concerne la politique économique actuelle. Dans ce contexte, le PPA-CI a appelé ses militants à rejoindre les zones les plus touchées par la pauvreté, dans un élan de solidarité envers ceux qui souffrent quotidiennement de la situation économique du pays.
La réunion du comité central a également donné lieu à un appel pour la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, ainsi que pour la mise en place d’une nouvelle commission électorale plus consensuelle. Le PPA-CI plaide également pour un audit de la liste électorale afin de garantir la transparence et la légitimité du processus. Ces revendications interviennent dans un contexte où le parti a décidé de quitter la commission électorale indépendante, qu’il juge déséquilibrée et biaisée. La situation politique reste donc tendue à l’approche de l’élection de 2025, avec un PPA-CI prêt à intensifier son combat pour obtenir des réformes électorales.