Jean-Emmanuel Ouédraogo, Premier ministre du Burkina Faso, a réaffirmé la détermination de son gouvernement à contrer toute tentative de déstabilisation du pays. Dans un entretien accordé à la chaîne nationale RTB, il a expliqué que les services de sécurité sont en état d’alerte maximale, prêt à empêcher toute menace qui viserait à déstabiliser l’ordre public. Cette déclaration survient après des rumeurs d’une tentative de complot visant à nuire à la stabilité du pays. Selon Ouédraogo, ces actions seraient orchestrées depuis la Côte d’Ivoire, sans préciser davantage les éléments permettant de soutenir cette accusation.
Le Premier ministre a tenu à préciser que, malgré ces allégations, les relations entre les peuples burkinabè et ivoirien demeurent sans tensions. Il a insisté sur le fait que les deux nations partagent un ennemi commun : ce qu’il qualifie de “même maître impérialiste”. Cette déclaration semble faire écho aux tensions géopolitiques entre certains pays africains et les puissances extérieures, que certains leaders dénoncent pour leur ingérence dans les affaires africaines. Selon Ouédraogo, cette situation ne doit pas affecter la fraternité entre les peuples, bien qu’il souligne une vigilance accrue face aux tentatives de manipulation extérieure.
Le Burkina Faso, tout comme d’autres pays de la région, fait face à de nombreux défis économiques et sécuritaires, exacerbés par les crises politiques internes et les menaces externes. Depuis le renversement du président Blaise Compaoré en 2014, le pays a traversé une période d’instabilité politique, avec plusieurs coups d’État et tentatives de déstabilisation. Le gouvernement actuel, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est confronté à une guerre contre les groupes armés jihadistes dans le Sahel. Dans ce contexte, l’intégrité du pays est constamment mise à l’épreuve, avec des forces de sécurité mobilisées pour protéger les institutions et les citoyens.
Jean-Emmanuel Ouédraogo a également abordé d’autres sujets importants, notamment la coopération régionale. Il a rappelé que la création d’une armée unifiée au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) progresse bien. Cette initiative vise à renforcer la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme dans la région. Le Premier ministre a par ailleurs réaffirmé la souveraineté du Burkina Faso en matière de choix stratégiques, citant l’exemple de la coopération avec la Russie, que Bamako continue d’assumer sans demander l’autorisation d’aucune autre nation. Cette approche témoigne d’une volonté de diversifier les partenariats pour renforcer la position géopolitique du pays.
Jean-Emmanuel Ouédraogo a également mis en lumière les efforts économiques du gouvernement pour améliorer la situation intérieure du Burkina Faso. Parmi les initiatives lancées, il a mentionné les projets visant à réduire la dette intérieure et à renforcer la production d’électricité. Plusieurs projets thermiques et solaires sont en cours pour améliorer l’approvisionnement en énergie, un facteur clé pour le développement économique et la stabilité du pays. Ces réformes visent à doter le Burkina Faso des infrastructures nécessaires pour faire face à ses défis tout en stimulant la croissance économique.
Alors que le gouvernement continue de lutter pour la stabilité, les défis demeurent nombreux. Les réformes économiques et la coopération internationale auront-elles un impact durable face à la menace sécuritaire persistante ? Le temps nous dira si ces efforts suffiront à assurer la paix et la prospérité dans un pays en proie à des tensions internes et externes. La communauté internationale suivra de près ces développements, particulièrement en ce qui concerne la gestion des relations avec les puissances extérieures et la coordination au sein du Sahel.