Le 3 mai 2025, Jean-Lucien Savi de Tové a été élu président de la République du Togo, une élection marquée par l’unanimité des parlementaires réunis en congrès à l’Assemblée nationale. Cette élection fait partie de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution du pays, qui introduit un régime parlementaire où le rôle du président devient principalement honorifique.
Jean-Lucien Savi de Tové, ancien ministre et figure historique de la politique togolaise, a obtenu l’intégralité des 150 voix des parlementaires présents. Il a immédiatement prêté serment devant les deux chambres. Bien que sa candidature ne faisait pas partie des noms les plus cités parmi les prétendants à cette fonction, la décision a été annoncée par le parti Union pour la République (UNIR), dirigé par Faure Essozimna Gnassingbé, quelques heures après ce dernier avait prêté serment en tant que président du Conseil.
Cette évolution politique intervient dans un contexte de réformes majeures au Togo, qui se traduisent par une réorganisation des pouvoirs au sommet de l’État. Le poste de président de la République, bien qu’il soit désormais occupé par Savi de Tové, devient largement symbolique, destiné à incarner l’unité nationale et à représenter le pays à l’international. La nouvelle Constitution, promulguée dans le cadre de la transition vers un régime parlementaire, prévoit un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois pour cette fonction. Le président du Conseil, désormais dirigé par Faure Gnassingbé, détient l’essentiel du pouvoir exécutif.
Jean-Lucien Savi de Tové, né à Lomé en 1939, a joué un rôle clé dans l’histoire du pays, notamment en tant que ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat entre 2005 et 2007, et comme secrétaire général au ministère des Affaires étrangères dans les premières années après l’indépendance. Sa nomination à ce poste, bien qu’honorifique, représente une forme de continuité dans un pays où les figures politiques historiques continuent de jouer un rôle central dans la vie politique nationale.
Cette élection constitue un moment crucial dans la transition politique togolaise. Le pays, qui se réorganise autour d’un nouveau régime parlementaire, verra la concentration du pouvoir exécutif entre les mains du président du Conseil, une structure qui rééquilibre l’équilibre institutionnel. Ce changement soulève des interrogations sur la nature de cette transition et ses conséquences à long terme, notamment sur la manière dont le pays gérera ses affaires internes et sa représentation à l’international.
En conclusion, bien que le rôle du président de la République soit désormais symbolique, cette élection marque un tournant dans la gestion des affaires publiques au Togo. Le président Faure Gnassingbé, à travers sa nomination de Savi de Tové, affiche sa volonté de maintenir une certaine stabilité politique tout en initiant des réformes profondes. À l’avenir, l’impact de ces changements sur la gouvernance du pays et la dynamique politique reste à observer.