Le 29 avril 2025, Doug Emhoff, mari de l’ex-vice-présidente Kamala Harris, a révélé avoir été démis de ses fonctions au sein du conseil d’administration du musée de l’Holocauste de Washington. Cette éviction s’inscrit dans un ensemble de décisions prises par l’administration Trump, qui poursuit son effort pour éliminer les traces de l’ère Biden, cent jours après l’investiture du milliardaire républicain. Doug Emhoff, avocat de confession juive, s’était particulièrement investi dans la lutte contre l’antisémitisme durant le mandat de son épouse. Il déplore désormais la politisation du souvenir de l’Holocauste, une cause qui lui était chère.
Doug Emhoff n’a pas manqué de rappeler que l’antisémitisme avait fait partie de ses priorités lorsqu’il occupait la fonction honorifique de “Second gentleman”. Son engagement contre cette forme de haine et sa défense de la mémoire de l’Holocauste se sont manifestés de manière visible. Dans un message sur Instagram, il a critiqué la décision de Donald Trump, affirmant que transformer la mémoire de l’Holocauste en source de dissension était non seulement dangereux, mais aussi une insulte à la mémoire des six millions de Juifs victimes des nazis. Cette position reflète l’importance de préserver une vision non partisane de cet événement historique tragique.
L’éviction de Doug Emhoff intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes entre les administrations Biden et Trump. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Trump n’a cessé de redéfinir les priorités gouvernementales en effaçant progressivement les actions et choix de son prédécesseur démocrate. En évincant des personnalités comme Emhoff, Trump signale un renversement des valeurs associées à la présidence de Biden, notamment en matière de mémoire historique et de politique étrangère. Le musée de l’Holocauste, créé pour préserver la mémoire de la Shoah, devient ainsi un champ de bataille symbolique.
L’éviction de Doug Emhoff s’inscrit dans une série d’autres renvois de responsables nommés par l’administration Biden. Selon le New York Times, des personnalités telles que Ron Klain, ancien directeur de cabinet de Biden, et Susan Rice, ancienne conseillère à la sécurité nationale, ont également été évincées du conseil d’administration du musée. Ces limogeages font partie d’une purge plus large des institutions culturelles et historiques américaines, menée par Trump, qui semble vouloir redéfinir l’héritage culturel de son pays, en ligne avec ses propres valeurs conservatrices.
Le contrôle des musées et institutions culturelles de Washington est devenu un sujet de friction majeur. Mi-février 2025, Donald Trump a pris la décision de limoger plusieurs membres du conseil d’administration du Kennedy Center, un temple de la culture américaine. Il a justifié cette décision par une volonté de remettre l’institution « dans le droit chemin », ce qui inclut l’élimination de certains spectacles jugés « honteux » pour l’Amérique, comme ceux mettant en scène des “drag-queens”. De plus, un décret exécutif signé fin mars vise à exercer un contrôle plus strict sur le contenu des musées Smithsonian, accusés d’entretenir un « endoctrinement idéologique » sur les questions raciales. Cette politique pourrait avoir des répercussions sur la manière dont les institutions culturelles américaines vont évoluer dans les années à venir.
L’orientation prise par l’administration Trump marque un tournant dans la gestion des institutions culturelles aux États-Unis. Alors que certains y voient une volonté de maintenir une ligne conservatrice, d’autres dénoncent une révision historique dangereuse. Les prochaines années pourraient voir une reconfiguration des priorités muséales et éducatives, avec une accentuation sur des récits qui correspondent davantage à l’idéologie de l’actuel président. La préservation de l’histoire, et particulièrement la mémoire de l’Holocauste, pourrait bien en sortir profondément affectée, remettant en question le rôle des musées dans la transmission de valeurs universelles de tolérance et de paix.