Le 9 mai, le gouvernement guinéenne a signé une série de décrets marquants, retirant les permis d’exploitation à deux sociétés minières : Guiter Mining et Kébo Energy. Ces décisions ont été lues à la télévision nationale par le général Mamadi Doumbouya, signifiant ainsi une nouvelle étape dans la gestion du secteur minier du pays. Guiter Mining, active dans l’exploitation des diamants, et Kébo Energy, impliquée dans l’extraction de bauxite, perdent leurs permis d’exploitation, en raison de divers manquements aux engagements pris.
Kébo Energy, en partenariat avec une société chinoise, a vu son permis d’exploitation pour la zone bauxitique de Boffa (Gaoual-Témélé) annulé. Les autorités n’ont pas avancé de raisons officielles, mais des sources révèlent que l’entreprise a accumulé des retards dans la mise en production du site, entravant ainsi la génération de revenus attendus par le gouvernement. Ce retard est particulièrement critique dans le contexte actuel, où les recettes tirées des ressources minières sont essentielles pour financer les ambitions du gouvernement militaire.
Le retrait des permis s’inscrit dans un contexte plus large de contrôle renforcé des secteurs stratégiques du pays, particulièrement les industries minières. Ces décisions montrent une volonté de la part des autorités de réaffirmer leur contrôle sur le secteur, d’autant plus que des tensions existent entre le gouvernement et plusieurs opérateurs étrangers. Par exemple, la société émirienne Emirates Global Aluminium (EGA), exploitant la bauxite dans la région de Boké, fait face à des accusations similaires. La Guinée donne désormais 45 jours à EGA pour se conformer aux exigences du code minier local, sans quoi des sanctions plus sévères pourraient suivre.
Les perspectives à court terme indiquent un renforcement des relations tendues entre les autorités guinéennes et les entreprises minières. L’ultimatum donné à EGA et la révision des accords miniers actuels témoignent de la volonté de le gouvernement de restructurer le secteur. Les tensions risquent de nuire à l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, qui pourraient hésiter à engager de nouveaux projets dans un environnement incertain.
Ce durcissement de la politique minière en Guinée pourrait également avoir des répercussions sur les relations diplomatiques, notamment avec les puissances économiques comme les Émirats arabes unis, dont les investissements miniers représentent des milliards de dollars dans le pays. À terme, cette gestion plus autoritaire du secteur minier pourrait pousser certains acteurs économiques à reconsidérer leurs engagements, tandis que d’autres pourraient voir dans cette reprise en main une opportunité de négocier des conditions plus favorables.