Le 22 mai dernier à Abidjan, António Costa, président du Conseil européen, a été honoré du prix Félix Houphouët-Boigny – Unesco pour la paix. Cette distinction, remise en présence du président ivoirien Alassane Ouattara, vient saluer le rôle de Costa dans la promotion du multilatéralisme et du dialogue international. Un message fort, alors que les enjeux politiques de la Côte d’Ivoire se dessinent à l’horizon.
Au cours de la cérémonie officielle, Alassane Ouattara a réaffirmé l’importance de « privilégier le dialogue » face aux crises régionales, notamment au Soudan et en République démocratique du Congo. Sur un ton plus léger, il a évoqué la présidentielle ivoirienne de 2025, rappelant que l’objectif est de préserver la paix et la stabilité. Il a souligné que toutes les mesures nécessaires sont prises pour garantir une élection apaisée et encouragé la population à s’approprier l’héritage pacifique de Félix Houphouët-Boigny.
La remise du prix Félix Houphouët-Boigny a pris une résonance particulière alors que le pays se prépare pour la présidentielle. La question de la stabilité politique et des candidatures occupe déjà les esprits. La Côte d’Ivoire, souvent perçue comme un exemple de stabilité en Afrique de l’Ouest, doit faire face à des défis internes, notamment l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition du scrutin à venir.
Après l’entretien avec Alassane Ouattara, António Costa a réitéré l’importance du respect des institutions. « La Côte d’Ivoire est un État de droit », a-t-il déclaré en français, insistant sur l’indépendance du système judiciaire. Il a également souligné que l’Union européenne reconnaît et respecte les décisions prises par les autorités judiciaires ivoiriennes, affirmant ainsi son soutien à des élections libres et démocratiques.
À ce jour, quatre candidats issus de l’opposition ont été déclarés inéligibles pour le scrutin de 2025. Une décision qui soulève des interrogations sur l’inclusivité du processus électoral et qui alimente les débats sur l’avenir politique du pays. Cette situation met en lumière les défis à venir pour garantir un climat apaisé et inclusif, essentiel à la stabilité de la Côte d’Ivoire.
Pour Alassane Ouattara, l’appel à la concorde nationale s’inscrit dans la continuité des idéaux de Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire. En remettant ce prix à António Costa, il cherche à rappeler l’importance du dialogue et du respect mutuel, valeurs indispensables à la cohésion du pays. Ce message résonne d’autant plus fort à l’approche de l’élection présidentielle.